Rouen : les occupants de l’église Saint-Nicaise se préparent à une expulsion

Le collectif  "Commune Saint-Nicaise"  s’organise après une décision ce vendredi matin (13 mai) du tribunal administratif  de Rouen

Une occupation "non nominative"  ?

Il est 15h50. Le soleil tape cet après-midi dans les petites rues étroites et sans trottoirs situées entre le Boulingrin et les jardins de l’hôtel de ville de Rouen. Mais il n’y a pas que le soleil qui tape : de l’intérieur des portes en bois du portail de l’église Saint-Nicaise résonnent de grands coups de marteaux. Visiblement les occupants des lieux se barricadent.  
"Attends, ça, on le garde pour les flics !"  Derrière les murs du jardin et de la cour du presbytère on s’active, on s’interpelle et on semble s’agiter…
A l’arrière de l’église, dans la rue des Requis, à quelques dizaines de  mètres du collège Fontenelle, la porte du presbytère de l’église Saint Nicaise est garnie de papiers. Entre une affiche et une coupure de presse du quotidien Paris-Normandie, un tract s’adresse aux habitants du quartier pour les inviter ce samedi 14 mai à une réunion de présentation de la commune de Saint-Nicaise avec, au programme, repas moules-frites dans le jardin de la paroisse, réunion, échanges, ateliers créatifs et artistiques, débats, atelier cuisine, et de 20h à 22h, un concert d’orgue...

Le temps de lire ce programme (et de faire une photo) une voix un peu inquiète se fait entendre. C’est un membre de la communauté, qui, à travers le trou de la boîte à lettres me demande si je suis du quartier, qui je suis et ce que je veux.
Au même moment un groupe d’une petite dizaine de jeunes arrive derrière moi. Ils attendent pour entrer, afin de répondre à l’appel lancé pour soutenir l’occupation face à une menace d’expulsion.  Finalement, la porte s’ouvre, le groupe entre, et "le gardien du temple" sort pour parler et m'expliquer la situation.

Après le passage d’un huissier qui a constaté l’occupation de l’église (qui appartient à la mairie de Rouen) le cas de la  "Commune Saint-Nicaise"  a été examiné ce vendredi matin par le tribunal administratif. S’agissant d’une "occupation non nominative",  la décision de prononcer une expulsion devenait immédiate. En clair : l’évacuation peut intervenir sans délai.

Sursis et recours ?  

Pour contrer cette procédure, les occupants ont tenté ce midi de riposter en nommant l’un d’eux comme occupant officiel. Son nom est inscrit à la peinture, sur la porte, au-dessus de la boite à lettres. Aidés de leur avocat (Maître Noël) les occupants tentent donc un recours juridique.

De quoi espérer gagner un peu de temps et d’attendre sereinement la fin du weekend de la Pentecôte.
16h30 : un huissier se présente. Il entre.
A l’intérieur, la quarantaine d’occupants le regarde, mais personne ne veut prendre l’enveloppe de l’huissier, qui repart. Confiants, les membres de la communauté pensent qu’ils ne seront pas délogés par la police avant mardi, persuadés que rien ne se fera durant ce long weekend de la Pentecôte.
Excepté bien sûr la fête de samedi prévue avec les habitants du quartier….

VIDEO : ambiance ce vendredi à l’intérieur du jardin et du presbytère. (Images : Judikaëlle Rousseau / France 3 Normandie )



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