Les concessions de Christiane Taubira n’auront pas suffit à calmer la colère des avocats. Vivement opposés à la réforme de l’aide juridictionnelle, les avocats entament leur troisième semaine de grève.
Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représente l'ensemble des avocats de France, a envoyé une délégation à 14H30 place Vendôme ce lundi 26 octobre. Il s'agit, pour lui, de "discuter avec le directeur de cabinet de la garde des Sceaux sur les moyens à mettre en oeuvre pour aboutir à une véritable réforme de l'aide juridictionnelle (AJ)", dispositif qui permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat.
"Les avocats sont très remontés, on attend des propositions concrètes ou le conflit va se durcir et durer", prévient-on.
Pour maintenir la pression, les avocats sont appelés à un rassemblement devant les palais de justice à 14H. Le mot d’ordre a été respecté à Rouen où les robes noires se sont rassemblées devant le palais de justice.
Face à la fronde, la garde des Sceaux a successivement renoncé à demander une participation financière aux avocats et promis de revoir leur rémunération : cela se fera via un "amendement présenté lors de l'examen du budget au Sénat" à la mi-novembre, a-t-on répété lundi place Vendôme.
Mais ces promesses n'ont pas suffi. Face à une ministre affaiblie par les attaques successives des surveillants de prison, des policiers et cible préférée de la droite, les avocats exigent désormais des "garanties". La grève, qui consistait à l'origine en la non-désignation d'avocats commis d'office, s'est muée vendredi dernier en appel à ne plaider aucune affaire jusqu'à mercredi. Plus de 140 des 164 barreaux ont rejoint la grève, partielle ou totale.
VIDEO : le reportage de Catherine Lecompte et Félix Bollez
Intervenants
- Maitre Julia Massardier, avocate au cabinet de Maitre Etienne Noel
- Maitre Arnaud de St Remy, bâtonnier de Rouen