Mort de Célya : "Que ça puisse se passer ici, c'est inimaginable", l'effroi et l'émotion à Saint-Martin-de-l'If

À Saint-Martin-de-l'If (Seine-Maritime), c'est le choc et l'émotion qui domine pour les habitants de la commune qui compte moins de 2 000 habitants. Tous sont bouleversés par la nouvelle de la mort tragique de la petite Célya, retrouvée morte dans un bois dans la soirée du vendredi 12 juillet 2024.

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À Saint-Martin-de-l'If, samedi matin, les habitants sont partagés entre l'émotion et l'effroi dans le village d'un peu plus de 1 000 habitants où "tout le monde se connaît". Une habitante croisée ce matin nous confie les larmes aux yeux avoir été "dans le stress toute la nuit de savoir que cet homme courrait toujours".

"L'horreur", lance une habitante. "C'est horrible d'entendre tout ça, surtout par ici, on n'aurait jamais cru qu'il y aurait un tel évènement."

Comment s'en prendre à une petite fille qui n'y est pour rien ? Il n'y a pas de mot...

Une commerçante à Saint-Martin-de-l'If

VIDÉO. Reportage à Saint-Martin-de-l'If

durée de la vidéo : 00h01mn50s
Mort de Célya : l'effroi et l'émotion à Saint-Martin-de-l'If ©France Télévisions

L'interpellation du principal suspect reste cependant un grand soulagement : "Il y a un poids en moins dans le village, pour les habitants et les commerçants, c'est mieux", lance un habitant. 

La famille vivait dans une longère normande

Deux chèvres, des poules et une végétation luxuriante : devant la maison de la famille de Célya, 6 ans, enlevée par le compagnon de sa mère et retrouvée morte dans la nuit de vendredi à samedi en Seine-Maritime, seuls détonnent les scellés de police.

Aux Héberts, petit hameau de la commune de Saint-Martin-de-l'If, la longère normande où vivait Célya avec sa mère et son compagnon ne se différencie pas, à première vue, de celles de leurs voisins. Il faut s'approcher de la petite maison aux volets bleu ciel pour apercevoir la façade mal entretenue, la boîte aux lettres enfouie dans le lierre, le portail rafistolé et l'herbe folle dans le jardin, quand les pelouses avoisinantes sont rasées de près.

"Des gens discrets, sans histoire"

Célya y "semblait heureuse", raconte son voisin le plus proche, Jean-Pierre Demarest, encore sous le choc après avoir appris la nouvelle du meurtre de la petite fille :

Pas plus tard que mardi, la petite faisait du vélo, on l'a saluée, elle souriait. Elle nourrissait les chèvres, les poules.

Jean-Pierre Demarest, voisin proche

La mère de la petite fille s'était mise en couple avec son nouveau compagnon "il y a deux ans environ". Ce dernier était "souvent (...) assis près du portail, dans le jardin, il buvait du café, il nous saluait. Des gens discrets, sans histoire", résume-t-elle."Il quittait parfois la maison à 3h du matin, on entendait la voiture" mais "jamais une dispute, nous, on n'entendait rien."

C'était "la grand-mère qui s'occupait tous les jours de la petite, elle l'amenait à l'école, elle la ramenait." "Je pense à elle qui aimait tant sa petite-fille", murmure-t-elle, la gorge nouée.

"Que ça puisse se passer ici, c'est inimaginable"

À l'autre bout de la commune, à Betteville, le chemin des Marroniers devient une impasse où "d'habitude, il ne se passe rien". Vendredi soir, pourtant, en rentrant du travail, Benoît découvre une voiture de marque Volkswagen, une Golf stationnée au bout du chemin. "On s'est dit, c'est bizarre, parce qu'on ne voit pas grand monde dans le quartier quand même."

De fil en aiguille, on a vu l'alerte enlèvement, on a fait le rapprochement avec la Golf [véhicule décrit dans l'alerte diffusée, NDLR] et on a appelé la police.

Un voisin

Les forces de l'ordre "sont venues en grosses équipes, il y avait beaucoup de monde dans la rue, et ça a été comme ça toute la soirée. C'était assez impressionnant."On a un enfant de deux ans et ma femme accouche dans deux semaines. On ne connaissait pas la petite [Célya], mais ça nous affecte beaucoup", confie-t-il. "La nuit a été compliquée."

En face, les époux Gervais sont revenus vendredi soir d'un périple de 2 700 kilomètres en caravane. "La route du retour, on l'a faite d'une traite, mais on aurait mieux fait de rentrer un jour de plus vu ce qu'on a vu hier soir", lance à son mari Marie-Claude Gervais, retraitée de 69 ans. "Vers 22h, on a vu des policiers arriver en tenue d'assaut. Ils devaient encore chercher" le meurtrier, retrace-t-elle. "On espérait qu'elle soit encore en vie, pauvre gosse. On s'est dit, bon, peut-être qu'elle est restée dans la voiture", dit-elle. "Ah ça, on n'a pas bien dormi, c'est sûr."

Le matin, lorsque la retraitée apprend à la radio que l'homme en cavale a été retrouvé, elle éprouve du "soulagement". "J'avais peur qu'il se cache, peut-être dans notre jardin, et nous prenne en otage." "Que ça puisse se passer ici, c'est inimaginable."

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