Les salariés de la papeterie de la Chapelle Darblay de Grand-Couronne (Seine-Maritime) ont pris, mercredi 1er juillet au matin, le départ pour Bercy. Un des conseillers du ministre de l'Économie Bruno Le Maire les a reçus.
C'est un peu l'appel de la dernière chance. Une centaine de salariés de "Pap Chap" a pris un car, mercredi 1er juillet au matin, en direction de Paris. Objectif : faire entendre leurs arguments auprès du ministre de l'Économie, alors que 218 emplois sont menacés. Un des conseillers de Bruno Le Maire a reçu une délégation.
À l'issue de l'entrevue de deux heures, les salariés ne cachaient pas leur déception. "On n'est pas des doux rêveurs, on ne demande pas à l'État de pourvoir des emplois pour pourvoir des emplois et puis se planter deux ans plus tard", s'exclame Arnaud Dauxerre, représentant collège cadre sans étiquette. "Nous voulons travailler sur un modèle économique nouveau, sur des filières durables et responsables." Et d'ajouter : "Nous avons des pistes de réindustrialisation. Il faut nous aider à travailler là-dessus."
"Aujourd'hui, le gouvernement prône le made in France, on voit aussi qu'au second tour des municipales, les écologistes ont gagné du terrain. Donc on a grand espoir qu'un site comme le nôtre, qui ne pollue pas et recycle les déchets de 20 millions d'habitants trieurs, soit la solution pour le papier et pour le carton dans les temps qui viennent", affirme Julien Sénécal, secrétaire CSE Chapelle Darblay, élu CGT.
Aucun repreneur
Mais l'avenir semble sombre pour l'usine de Grand-Couronne (Seine-Maritime). La papeterie est dans la tourmente économique depuis le 10 septembre dernier, quand la direction finlandaise du groupe a annoncé la fermeture et la mise en vente du site, jugé non rentable. Des négociations étaient certes engagées avec le groupe belge VPK Packaging, mais la Covid-19 est passée par là et a douché tous les espoirs de reprise. Le 15 juin dernier, le couperet est tombé : aucun repreneur n'a été trouvé.
Un accord a cependant été conclu pour préserver l'outil industriel (site, maintenance et machines) jusqu'en juin 2021, a précisé Cyril Briffault, délégué syndical CGT de l'usine. Selon lui, la Chapelle Darblay représente "au moins 800 emplois indirects".
Plusieurs plans de reprise seraient encore à l'étude. Mais les syndicats prévoient d'ores et déjà une grande manifestation en septembre.