La crise sanitaire a converti bon nombre de vacanciers au camping car. Un air de liberté ouvert sur l’extérieur qui évite les univers confinés de l’hôtel, de l’avion, des restaurants. Autre temps, autre crise … Aujourd’hui avec l’augmentation du coût du carburant, une consommation qui oscille entre 7 et 15 litres aux cent kilomètres, les usagers s’interrogent sur le budget qu’il faut lui consacrer et notamment en période de vacances.
Un périple en camping car parfois écourté
Pour Denis et sa famille originaire de Seine Maritime, les comptes sont vite faits. Cette année, ils envisageaient de faire le Var, la Camargue et l’Espagne. "Nous avons décidé de faire les côtes normandes et la Bretagne". Attablé à l’intérieur du véhicule avec ses enfants, Denis leur montre sur une carte le périple qu’ils vont entreprendre. "Nous allons faire les plages du débarquement. D'abord Arromanches voir le port artificiel, faire un tour au cimetière américain et nous pousserons jusqu’à Sainte-Mère-Eglise pour voir le parachutiste américain accroché au clocher". La famille voulait aller jusqu’à Cherbourg mais son budget essence le lui l’interdit « Nous allons traverser le département de la Manche poursuit Denis, s’arrêter au musée Dday expérience de Carentan et rejoindre ensuite le Mont Saint-Michel. En bon pédagogue, le père explique que la 2e guerre mondiale est au programme scolaire et qu’il est important pour ses enfants qu’ils aient un aperçu direct des évènements.
Angeline sa conjointe se console de cette destination écourtée. « Cela tombe bien, je voulais découvrir les régions à côté de chez nous". "De plus, il fait beau, le temps est de la partie, nous allons tout de même profiter de notre camping car que nous venons d’avoir ». " Bouger, être autonome, profiter de nombreux endroits, le camping car est une bonne formule pour vivre au ralenti, au rythme des vacances …" poursuit-elle.
Idem pour les Leroux qui voyagent avec leurs trois filles. Ils seraient bien allés dans le Sud mais « Impossible à cause du prix du carburant !." Sur la route, entre Merville-Franceville et Ouistreham, Evelyne explique : « Nous habitons Orléans et avons décidé de visiter la Normandie. 350 kilomètres de chez nous, c’est très bien ! » Avant de vanter les atouts du camping car. « Cela nous permet d’être libres… Si une ville ne nous plait pas, on peut s’en aller facilement. Et au prix où sont les mobil homes en ce moment, c’est bien plus avantageux ».
Des astuces pour économiser
Pour d’autres camping caristes, le prix du carburant n’a pas de conséquences sur leur façon de voyager.
Reine et Alain sont retraités. Ils quittent très souvent leur Bretagne natale pour découvrir la France. Pour faire des économies, ils préparent bien leur itinéraire afin d’éviter les détours et de rouler plus. « En mai, nous étions en Corse ». « Nous venons de faire le tour du Cotentin et profitons de ce temps plus sec pour rayonner sur la côte fleurie entre Cabourg et Trouville mais aussi dans l’arrière pays ».
Leur truc, c’est de maintenir une vitesse constante et ne pas dépasser les 2000 tours/minutes. Ils conduisent en souplesse, utilisent le frein moteur et anticipent plutôt que de freiner et ré-accélérer ensuite. Ils utilisent la climatisation à bon escient et font attention à leur chargement. Mais pour dormir tranquille, la première chose est de faire une vérification mécanique complète du véhicule avant départ. Côté réglementation, "pas de souci" poursuivent les vacanciers. « La plupart du temps, on s’arrête sur les parcknight, les emplacements sont spacieux , végétalisés, c’est plutôt bien pour se reposer !"
Quant au prix du kilomètre, nos retraités, insouciants, filent vers de nouvelles aventures…