Produire des œufs bio au temps de la grippe aviaire, le défi d'un jeune producteur normand

François Roussel a fait le choix du bio en s’installant à La-Mailleraye-sur-Seine (Seine-Maritime) avec ses poules il y a tout juste un an. Entre les contraintes du bio et le confinement lié à la grippe aviaire, le jeune aviculteur dresse son premier bilan.

12 000 poules, Impasse de la renardière, ça ne s’invente pas. Dans ce poulailler de la forêt de Brotonne, le tracas ne vient pas du goupil, mais du confinement décidé par les autorités pour prévenir de la grippe aviaire.

Depuis la fin du mois de septembre 2021, le gouvernement exige une « mise à l’abri adaptée des volailles des élevages commerciaux et la claustration ou mise sous filet des basses-cours ». À la date du 17 janvier 2022, la France comptait deux-cent seize foyers d’influenza aviaire hautement pathogène en élevage, vingt-deux cas en faune sauvage et cinq cas en basse-cours.

Forcément on préfère les voir dehors dans l’herbe mais vu qu’on n’a pas le choix on essaye de leur donner les meilleurs conditions.

François Roussel, aviculteur

Heureusement, à son installation il y a tout juste un an, François Roussel choisit d’offrir un jardin d'hiver à ses pondeuses. L’espace fermé laisse entrer la lumière du jour et l’air extérieur grâce à des grillages à poules. «  On m’avait prévenu qu’en cas de grippe aviaire je ne pourrais pas valoriser mes œufs bio si je n’avais pas cette extension de bâtiment. Les poules sont en semi-liberté car elles peuvent y accéder à n’importe quelle heure de la journée et quand elles le veulent », explique le jeune aviculteur, même s’il regrette le confinement. «  Forcément on préfère les voir dehors dans l’herbe mais vu qu’on n’a pas le choix on essaye de leur donner les meilleurs conditions », assure-t-il.

Issu d’une famille d’éleveurs bovins, François, a choisi les poules, conscient de la demande en œufs bio. Espace de vie, lumière, alimentation, soin, nombreuses sont les contraintes pour commercialiser des œufs bio.

Pour le soutenir, le jeune producteur des Œufs Vallée de Seine est entouré d’une équipe de techniciens. « Le technicien aliment passe régulièrement donner des conseils et suivre les poules. Heureusement, parce qu’on ne sait pas forcément comment réagir à certains problèmes, surtout quand c’est le premier lot de poules » confie-t-il. Un technicien du centre de conditionnement vient régulièrement faire des contrôles et des analyses sanitaires.

Bilan... ni positif, ni négatif

A l’issu de cette première année d’exploitation, un bilan… normand ! « Ni positif, ni négatif », ironise François. Certaines poules n’ont font qu’à leur tête et sèment leurs œufs en dehors des pondoirs et le taux de ponte moyen est de 87% environ.

François vise les 90 %, peut-être avec le renouvellement de son lot. Car comme le distributeur Cocorette l’exige, les poules seront remplacées, à 72 semaines. «    Normalement, j’ai pris une race qui va pondre un petit peu plus et un peu plus au bon endroit dans le poulailler pour avoir un peu moins de travail à faire tous les matins. », espère François.

Le 17 février prochain, les jeunes poules retraitées partiront donc chez le volailler ou chez les particuliers qui souhaitent adopter ces pondeuses au prix de deux euros. Leur espérance de vie est de dix ans avec une production de 90 à 120 œufs chaque année.

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