Les salariés de Renault Cléon éligibles au plan de départ volontaire ont reçu ces derniers jours un mail leur expliquant qu'ils sont bien concernés. Une incitation au départ très déstabilisante.
"Nous vous informons que votre emploi au sein du Métier Ingénierie Produit est éligible aux mesures de la rupture conventionnelle collective". Un certain nombre de salariés de Renault Cléon ont reçu ces derniers jours un email de la direction de l'entreprise les informant de la possibilité de "bénéficier" des conditions du Plan de Départ Volontaire. Une opération qui s'inscrit dans le vaste plan d'économies et de transformation initié par le groupe Renault à la fin du mois de mai 2020. Le groupe automobile avait alors annoncé sa volonté de supprimer 15 000 postes dans le monde. 2500 postes sont visés en France par ce plan.
687 salariés concernés à Cléon
687 salariés sur les 3500 que compte le site de Cléon sont concernés par ce courrier de la direction de Renault. Les départs s'appliquent principalement aux secteurs de l'ingénierie et des fonctions tertiaires. A ces chiffres s'ajoutent les 188 personnes éligibles au dispositif de pré retraite, qui s'étendra de février à décembre 2021.
Une situation qui inquiète les syndicats, et particulièrement la Cgt qui n'a pas signé le plan de départ volontaire, ni l'Accord de transformation des compétences. "Du jour au lendemain on apprend qu'on est devenu presque indésirable dans l'entreprise et qu'il vaut mieux qu'on quitte l'entreprise sous la forme d'une rupture conventionnelle collective, c'est assez choquant pour ces salariés" nous explique William Haudoux, responsable Cgt à Renault Cléon.
La Cgt de Cléon se préoccupe aussi de la pérénité du site seino-marin. "Ici on a trois moteurs thermiques, on sait que deux vont s'arrêter l'année prochaine. L'avenir du 3ème est plus qu'incertain. Si il reste à Cléon uniquement le moteur hybride et l'électrique, au niveau de l'emploi ça va être catastrophique" s'alarme William Haudoux.
Le plan de Rupture Conventionnelle Collective (RCC) a donc débuté début décembre et se prolongera jusqu'en septembre 2021. Aux indemnités légales de licenciement seront ajoutées des indemnités complémentaires pour ceux qui présentent un projet -reconversion, création d'entreprise-. Ce plan qui restructure l'entreprise prévoit aussi des recrutements au niveau national (250 CDI), ainsi que des formations pour les salariés.