Le grand froid est une épreuve pour les internes du lycée Fernand-Léger à Grand-Couronne. Ils ont dû apporter des radiateurs et des couvertures supplémentaires. Les chambres et les salles de douche sont glaciales. Ils en appellent à la Région Normandie dont dépend ce lycée.
Devant leur lycée, des élèves et leurs parents ont distribué des tracts tôt, ce matin du jeudi 11 janvier 2024. On pouvait y lire "lycéens révoltés : absence de chauffage, internat insalubre".
"C'est honteux, on paye tous les mois pour voir le lycée dans cet état. Pour la santé des enfants c'est quand même compliqué. Déjà que c'est dur de laisser partir les enfants...", réagit un père.
11 ou 12 degrés dans les chambres
Une interne décrit tout ce qui est insupportable pour elle et ses coreligionnaires :
Il n'y a pas d'eau chaude à tous les étages, il fait très froid. Les fenêtres ne sont pas isolées. Il y a toujours de la moisissure. Je dirais qu'il y a 11 ou 12 degrés dans les chambres, on a ramené des petits chauffages électriques.
Joye, élève de terminale en Travaux Publics
Elle ajoute que quand il y a des visites de l'internat, "on présente aux parents seulement certaines chambres à peu près correctes".
L'établissement compte 340 élèves dont une moitié environ est interne. Ironie de cette situation : le lycée professionnel compte de nombreuses formations dans le domaine des travaux publics.
Johnny, parent d'élève est membre du conseil d'administration. Il ajoute que depuis 10 ans, ce lycée de Grand-Couronne attend d'importants travaux.
Pour le parent d'élève, les représentants de la Région ne viennent pas régulièrement aux conseils d'administration du lycée : "ils ne peuvent pas en faire écho à la Région. Est-ce qu'ils lisent les procès-verbaux ? Je n'en suis pas certain".
Des travaux au printemps
La mobilisation des parents et des élèves semble avoir des résultats. Une interne tient un message de la Région Normandie : "On vient de recevoir le mail de confirmation qu'il y aura bien les travaux. On l'a eu mardi à 18h30. Normalement ça commence en mars, avril."
Pourquoi autant de temps pour réaliser ces travaux ? A la Région, Vincent Guerrand, adjoint à la Directrice générale adjointe chargée des lycées l'explique :
La région a dû faire face à d'autres urgences dans d'autres établissements. Il y en a 142. A l'échelle de 14 millions d'euros de travaux, nous ne pouvons pas les lancer du jour au lendemain. Il faut réaliser un certain nombre d'études.
Vincent Guerrand, adjoint à la directrice générale adjointe chargée des lycées à la Région
Pour le chauffage, le représentant de la région ajoute que des travaux de maintenance ont eu lieu mais que "face a la dégradation, il a fallu d'envisager des opérations plus massives".
La chaufferie sera remplacée et le lycée rénové, comme son internat. Coût : 14 millions d'euros.