A quoi sert l'instance citoyenne participative créée par la Métropole rouennaise ?

L'incendie de Lubrizol en septembre 2019 est encore dans tous les esprits. Pour en tirer les leçons et associer la population à la réflexion, la Métropole rouennaise a mis en place une instance participative et citoyenne sur la prévention et la gestion des risques industriels. Etes vous prêts à vous investir ?

Gestion des risques industriels ? Travaillons ensemble !
La Métropole Rouen Normandie lance un appel à la population pour participer à la réflexion globale sur la prévention et la gestion des risques industriels, engagée après la catastrophe de Lubrizol.
Le 26 septembre 2019, l'incendie de cette usine de fabrication d'additifs pour lubrifiants nous rappelait violemment que la région était particulièrement soumise aux risques industriels, avec selon la DREAL Normandie, pas moins de 20 sites Seveso seuil bas et haut en Seine-Maritime.
Chacun d'entre nous a pu mesurer alors sa méconnaissance du tissu industriel, et son sentiment de désarroi et de solitude face à une tel évènement. Des associations citoyennes se sont rapidement créées pour nous informer, avec une méfiance instinctive ou réactive face aux pouvoirs publics.

Se réapproprier le débat

Des instances de concertation et de débat existent déjà, notamment les Commissions de suivi des sites Seveso -CSS-, instances règlementaires qui encadrent les sites classés de la Métropole.
Ces instances mobilisent très peu les citoyens, qui pour la plupart, ignorent qu'ils peuvent y participer.
Les CSS sont composées par des administrations, des collectivités territoriales, les exploitants des sites, des riverains, et des salariés de l'entreprise. "Les CSS sont destinataires du bilan des actions et des plans de prévention menés par les exploitants en vue de prévenir les risques technologiques et de protéger l’environnement et la santé des riverains" peut-on lire sur le site de la DREAL Normandie.

L'idée de la Métropole est donc de créer une instance de dialogue ouverte à tous les citoyens, pour informer et faire appliquer les consignes de sécurité, échanger avec les industriels et visiter les sites, enfin assurer un suivi sanitaire et environnemental de l'impact des activités industrielles.
70 personnes ont déjà répondu à l'appel de la Métropole, parmi lesquelles une vingtaine de volontaires qui ont participé à la première réunion de travail ce mercredi 8 février 2023. Cinq réunions comme celle ci sont prévues jusqu'en novembre 2023.
A terme, ces réunions participeront à la construction d'une instance de dialogue pérenne.

Des questions, toujours en attente de réponses

Les différentes enquêtes d'opinion réalisées auprès des citoyens vivant dans ces bassins industriels ont montré le besoin des populations de recevoir une information régulière sur ces sites dangereux.
La Métropole Rouen Normandie a ainsi lancé une étude sociologique sur la perception des risques industriels et les attentes citoyennes, qui s'est déroulée d'avril à octobre 2022.
Il ressort de cette étude un certain nombre de conclusions et de recommandations à mettre en œuvre.
Parmi les enseignements de l'étude, on retrouve un certain déni du danger, voir du fatalisme de la part des populations, ainsi qu'une perception plus prégnante des nuisances et pollutions quotidiennes que des risques majeurs (incendie, explosion, nuage toxique).
Les craintes les plus souvent exprimées portent sur la santé. Quelles conséquences à court, moyen ou long terme peuvent avoir ces activités industrielles sur notre environnement et notre vie ?
Enfin les personnes interrogées s'inquiètent du défaut d'information de la population sur les risques majeurs, notamment sur les consignes de sécurité à respecter en cas d'accident. 57% des personnes ayant répondu au questionnaire estiment toujours ne pas connaitre ces consignes.

Quel retour d'expérience ?

Derrière les bonnes volontés, quelle réalité ?
Le lundi 16 janvier dernier, un incendie sur le site Bolloré Logistic à Grand-Couronne (76) près de Rouen, est venu raviver les inquiétudes. Le feu a pris vers 16h30 dans un entrepôt contenant plus de 12 000 batteries au lithium, et s'est propagé dans une entreprise voisine stockant 70 000 pneus.

L'expérience de Lubrizol a t-elle servi dans la gestion de ce nouvel incendie ? Pas tout à fait selon Charlotte Goujon, vice présidente de la Métropole Rouen Normandie en charge de la transition écologique, de la santé et de la sécurité sanitaire et industrielle, mais aussi maire de Petit-Quevilly (76), aux premières loges lors de la catastrophe de Lubrizol. "Sur le papier des choses ont été faites. FR-Alert -nouveau dispositif d'alerte et d'information des populations- a été testé. Dans les faits, le retour d'expérience après l'incendie de Bolloré Logistic a montré que la communication entre les différents acteurs n'est toujours pas efficace. Malgré tous les efforts mis en place, c'est loin d'être parfait. La presse a eu les infos de l'incendie chez Bolloré avant la Métropole !".
L'incendie a débuté à 16h30 et l'information par sms des populations riveraines du site s'est faite à 18h13. Bien après que les informations aient été relayées sur les réseaux sociaux.

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