La Normandie est particulièrement soumise aux risques industriels et chimiques. Sur les 86 sites normands classés Seveso, Le Havre, Port Jérôme et Rouen sont les trois grands sites les plus à risque en vallée de Seine, notamment avec l'industrie pétrochimique.
Lubrizol, ExxonMobil, Esso Raffinage, Grande paroisse, Ruby terminal ou Saipol... 107 sites industriels de la vallée de Seine sont classés Seveso. La directive Seveso impose aux Etats membres de l'Union Européenne d'identifier les sites industriels à risques pour y maintenir un haut niveau de prévention.
Les sites SEVESO seuil haut sont en rouge, ceux en seuil bas en orange.
La classification Seveso, une législation européenne
La classification Seveso concerne les sites industriels qui produisent ou stockent des substances qui, en cas d’accident, peuvent être particulièrement dangereuses pour l’homme et son environnement (gaz, produits chimiques, explosifs, phytosanitaires …). Ils sont soumis à une réglementation très encadrée qui vise à identifier et prévenir les risques d'accident pour en limiter les conséquences.
La première directive européenne Seveso, qui fixe ces règles, date de 1982. Elle tire son nom d'un accident industriel survenu le 10 juillet 1976 dans la commune italienne éponyme : après une explosion dans une usine chimique, un nuage contenant de la dioxine s'était répandu sur toute la plaine lombarde.
La Normandie fait partie des régions françaises les plus concernées par les risques industriels : elle compte 107 sites Seveso. Ils sont classés selon deux niveaux de risque en fonction de la quantité de matières dangereuses présente sur le site. Ainsi, le "seuil bas" désigne les sites aux risques importants, soit plus de 600 établissements, tandis que le "seuil haut", qui concerne les risques majeurs englobe plus de 700 usines en France. Les mesures de sécurité et les procédures prévues par la directive varient selon la classification des établissements (seuil haut ou seuil bas).
Des visites d'inspection régulières sur les sites Seveso
Des visites d'inspection sont réalisées régulièrement : une visite tous les ans pour les seuils haut, tous les trois ans pour les autres. Pour certains sites complexe, les visites peuvent avoir lieu plusieurs fois par an. Lubrizol, à Rouen, a ainsi fait l'objet de 3 à 5 visites de contrôle par an ces dernières années.
Cette fabrique d'additif pour lubrifiant et peinture fait partie des 58 sites classés à hauts risques dans la région. Pour rappel, l'usine a été victime d'un violent incendie dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019. Cet accident technologique majeur a renforcé la réglementation sur la sécurité des sites industriels. Un système d'alerte et d'information des population via les téléphones portables a notamment été déployé partout en France.
Dans l'hexagone, 1607 agents sont chargés de contrôler les 1301 sites Seveso répartis sur l'ensemble du territoire.