Près de deux ans après le gigantesque incendie du 26 septembre 2019, Lubrizol a de nouveau été mis en examen mardi 14 septembre par les juges d'instruction pour deux chefs d'accusation.
Près de deux ans après l’incendie de Lubrizol et Normandie Logistique du 26 septembre 2019 à Rouen, la société Lubrizol a été mise en examen, mardi 14 septembre 2021, des chefs de « déversement de substances nuisibles dans les eaux » et « rejet en eau douce de substances nuisibles au poisson » par les juges d’instruction du pôle santé publique du tribunal de Paris. C'est ce que révèle le site d'information 76actu.
Simon de Carvalho, président de l’Association des sinistrés de Lubrizol (ASL), partie civile dans ce dossier est satisfait de cette mise en examen.
Cette nouvelle mise en examen de Lubrizol montre que l'enquête avance et qu'il y a bien eu une pollution avec toxicité aigue dans la Seine au moment de l'incendie. Il y a une surmortalité de poissons dans le bassin au Bois situé sur la rive gauche. Elle est due au déversement d'une bouillasse noire composée des mousses utilisées par les pompiers pour éteindre l'incendie et des produits chimiques utilisés par l'industriel. On a justement demandé, la semaine dernière, au laboratoire Cobra de l'Université de Rouen d'analyser ce liquide noir pour savoir exactement de quoi il est composé.
Lubrizol déjà mis en examen en 2020
Lubrizol avait déjà été mis en examen, le 27 février 2020 pour « exploitation non conforme d’une installation classée ayant porté une atteinte grave à la santé, la sécurité ou dégradé substantiellement la faune, la flore, la qualité de l’air, du sol, ou de l’eau », et « déversement de substances nuisibles dans les eaux ».
Lubrizol France avait, d'ailleurs, déposé une requête en nullité en août 2020 devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel dénonçant des irrégularités dans l’enquête sur l’incendie de son usine de Rouen.
La cour d’appel de Paris a rejeté, mercredi 30 juin, le recours de Lubrizol.
Entre cette nouvelle mise en examen et le rejet de la requête en nullité, cela confirme que notre dossier au pénal est solide. Le dossier s'épaissit. Mais il faut aller plus loin. On parle d'environnement, d'une surmortalité de poissons mais il va bien falloir un jour parler d'être humains, de la santé des rouennais.
Nous avons contacté Lubrizol pour répondre à cette nouvelle mise en examen. A cette heure, nous sommes toujours en attente d'une réponse de l'industriel.