Obligatoire à Paris ou à Rouen, la vignette Crit’Air fait elle aussi l’objet d’arnaques reçues sur votre téléphone. La police met en garde les automobilistes.
Après les arnaques aux horodateurs, les automobilistes sont désormais la cible d’escrocs qui prétendent les aider à obtenir leur vignette Crit’Air. Au cours des derniers mois, certains ont reçu un sms qui leur rappelle l’obligation d’afficher sur leur voiture la vignette Crit’Air. Problème, certains reçoivent ce message alors même que le pare-brise affiche déjà l’autocollant. Ces SMS mais également certains sites frauduleux soutirent aux victimes leurs coordonnées bancaires.
L'arnaque à la vignette "Crit'Air" a débuté en 2017 à Paris et elle s'est particulièrement développée depuis la fin d'année 2022.
"Sur les deux années 2020 et 2021, 43 faits ont été signalés contre 56 pour 2022, dont 38 entre juillet et décembre", souligne William Hippert, chef du Service d'analyse stratégique de la criminalité organisée (Sirasco), rattaché à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
"Des statistiques sans doute au-deçà de la réalité mais qui montrent une accélération", souligne le commissaire.
Deux modes opératoires ont été observés
Le premier consiste à créer un faux site internet bien référencé et reprenant les codes visuels et la mise en page du véritable site officiel (www.certificat-air.gouv.fr), sur lequel les victimes potentielles sont invitées à donner leurs données bancaires.
Le second utilise la technique du "phishing" (hameçonnage) par SMS ou mail à partir de bases de données constituées illégalement pour diriger la victime vers le site frauduleux.
"Parfois, après un premier appel, l'escroc téléphone à la victime en se faisant passer pour son banquier venu l'avertir qu'elle a été escroquée et lui demande accès à ses comptes pour soi-disant annuler la transaction", explique M. Hippert.
En fin d'année 2022, une personne a ainsi viré 10.700 euros sur un compte en Espagne, une autre 3.000 euros en Lituanie.
La vignette Crit'Air, qui coûte 3,72 euros, "ne peut s'obtenir que sur le site du gouvernement et il n'est jamais question de demander de quelconques coordonnées bancaires", rappelle le commissaire.
Actuellement, 11 agglomérations ont mis en place des zones à faibles émissions (ZFE) obligeant à s'acquitter d'une vignette : Grand Paris, Lyon, Aix-Marseille, Toulouse, Nice, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Rouen, Reims et Saint-Étienne. En cas d’absence de vignette Crit’Air ou en présence de macaron supérieur à 3, les contrevenants encourront une amende de 68 €.
D'ici à 2025, en vertu de la loi Climat, la métropole de Caen va faire partie des 43 métropoles de plus de 150.000 habitants qui devront mettre en oeuvre une ZFE, sous réserve de dérogations dans quelques cas.
avec AFP