Mercredi 6 novembre 2024, la Ville de Rouen inaugure un nouveau poste de police dans la rue Saint-Sever, sur la rive gauche à Rouen (Seine-Maritime). Une pétition a été lancée par des habitants du quartier pour lutter contre le deal, trop présent dans le quartier, selon eux.
"Depuis plusieurs années, la place Saint-Sever, la rue Saint-Sever, la place des Emmurés, la rue Pavée, la rue Lafayette sont devenus des lieux de deals à ciel ouvert, sources d'insécurité, d'incivilités et d'insalubrités au quotidien. Le trafic de stupéfiants ne doit en aucun cas être toléré dans les lieux publics", peut-on lire dans la pétition des habitants du quartier Saint-Sever.
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— Rouen Gauche (@Rouen_gauche) August 30, 2024
Reynald Cavé, qui est à l'initiative de cette pétition, habite depuis cinq ans dans le quartier et déplore la présence de dealers dans la rue Saint-Sever, qui s'est intensifiée depuis l'épidémie de Covid-19. "Il faut pousser les dealers pour se rendre au Carrefour city. Ma femme se fait siffler dans la rue. Et on ne se balade pas dans le quartier la nuit", raconte-t-il à France 3 Normandie.
Un nouveau poste de police
La Ville de Rouen a officialisé, mercredi 6 novembre 2024, un nouveau poste de police au 127 rue Saint-Sever, dans les anciens locaux de Tchip coiffure.
En plus des moyens municipaux supplémentaires qui seront déployés par la mairie, la police nationale y mettra à disposition à temps partiel un policier national (agent de police judiciaire), en capacité d’enregistrer des plaintes.
Pour Kader Chekhemani, adjoint au maire en charge de la Tranquilité publique, "les gens ont besoin de voir du bleu sur le terrain". Il reconnaît la présence de trafics dans le secteur : "on travaille d'arrache-pied dessus mais nous avons besoin aussi de plus de policiers nationaux, de plus de justice".
Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, le revendique, lui aussi : "La sécurité publique relève de l’État, la Ville ne peut se substituer à lui car elle n’en a ni la compétence juridique ni les moyens financiers. Depuis le début de ce mandat nous faisons le maximum à notre échelle municipale".
L'État interpellé par les élus
Il rappelle le triplement du nombre de caméras de vidéosurveillance en quatre ans (42 en 2020, 111 aujourd’hui, 126 d’ici 2025), le recrutement de 11 policiers municipaux supplémentaires (+20%), la création d’une brigade de nuit et création d’un équipage cynophile.
On a fait tout ce que l'on pouvait faire. C'est désormais à l'État d'intervenir, c'est son rôle d'arrêter les trafiquants, les dealers. On a besoin de moyens supplémentaires dans la police nationale, dans la justice.
Nicolas Mayer-RossignolMaire de Rouen
Reynald Cavé, l'habitant de Saint-Sever mobilisé pour "sauver son quartier du deal", appuie cette demande. "Ce que fait la Ville, c'est une très bonne chose mais cela n'est pas suffisant, cela peut avoir un effet épouvantail quand les policiers passent mais c'est tout", assure-t-il.
"Il y a un gros problème de trafiquants de drogues en France, il ne faut pas les laisser s'installer, il faut assainir le quartier", conclut-il.