Le cas de coronavirus suspecté à Rouen en début de semaine a été levé, ce mercredi 29 janvier 2020. Mais sans attendre la confirmation officielle, la population, inquiète, a dévalisé de nombreuses pharmacies qui sont pour la plupart en rupture de masques de protections.
Le coronavirus est-il arrivé jusqu’à Rouen ?
"Compte tenues des analyses, il n'y a pas de cas avéré en Normandie." L'Agence régionale de santé (ARS) a confirmé ce mercredi 29 janvier 2020 que la patiente prise en charge par le Samu en début de semaine n'était finalement pas porteuse du coronavirus.
Selon France Bleu Normandie, il s’agirait d’une femme qui était à Wuhan début janvier, ville où l’épidémie sévit actuellement. Elle avait été placée en quarantaine pour subir des examens. Les analyses ont révélé que la patiente n'était pas porteuse du virus 2019-nCoV.
Un dispositif spécial au CHU ?
Du côté du CHU Charles Nicolle de Rouen, aucun dispositif particulier n'a été mis en place. Selon le professeur François Caron, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Rouen, "le dispositif est très rodé" au sein de l'établissement hospitalier, et ce toute l'année.Selon, Rémy Hem, directeur communication de l'hôpital, "le service des maladies infectieuses dipose déjà des 15 chambres en pression négatives, indispensables pour traiter ce genre de pathologies en toute sécurité. L'air, en sous pression, ne peut pas en sortir et toutes ces chambres disposent d'un sas à l'entrée pour permettre au personnel soignant d'enfiler les équipements de sécurité. D'autre chambres sont disponibles en réanimation adulte et pédiatrique."
En attendant de renforcer ou pas les équipes, si une épidémie devait se déclencher, le services des urgences et le SAMU 76 continuent de prendre en charge quotidiennement et en conditions normales, toute personne qui les sollicite.
Pour l'instant, les appels au centre 15 restent dans la norme et aucune cellule de crise n'aurait été officiellement déclenchée.
Un taux de mortalité faible
Selon les autorités chinoises, le taux de mortalité lié au corovanirus est de 3 %, soit moins que le virus du SRAS, 10 %, qui avait provoqué la mort de 774 personnes dans le monde en 2002-2003, mais plus que la grippe, responsable de 0,1 % des décés chaque année.
Une pénurie de masques dans les pharmacies ?
Très inquiète, la population rouennaise n'a pourtant pas tardé à réagir à cette première suspicion de coronavirus. La plupart des pharmacies du centre ville et de l'agglomération a été dévalisées en masques de protection.A la "Grande Pharmacie" du centre Saint-Sever, Guillaume Lenormand, le pharmacien responsable, a confimé cette pénurie subite. "Nous sommes en rupture totale et notre grossiste aussi. Nous avons vendus plus de 1000 masques FFP2 en 2 jours et nous ne savons pas quand nous pourrons en revendre. C'est une clientèle essentiellement d'origine asiatique qui est venue mais en fait, tout le monde en réclame"
Nous sommes en rupture totale et notre grossiste aussi.
Apparemment, cette pénurie toucherait aussi la pharmacie du centre historique, en face de la Cathédrale et celle du centre commercial de la Vatine à Mont-Saint-Aignan. Dans cette dernière, la rupture est consommée depuis vendredi dernier 24 fevrier, avec près d'une soixantaine de masques partis en quelques heures. Un centre de formation en aurait acheté un grand nombre pour ses stagiaires, par mesure de précaution.
A quoi servent les masques ?
Deux types de masques de protection sont habituellement distribués en pharmacie :- Le masque anti-projections (de type « chirurgical »)
Il est surtout destiné à éviter lors de l’expiration de celui qui le porte, la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles :
- par voie de gouttelettes (transmission par des gouttelettes de salive ou de sécrétions des voies aériennes supérieures) ;
- ou par voie aérienne (transmission aéroportée par de fines particules de moins de 5 microns). .
Il doit être porté par le patient contagieux, dès les premiers symptômes, pour prévenir la contamination de son entourage et de son environnement. Il doit être jeté dès qu’il est mouillé ou souillé, dans une poubelle si possible équipée d’un couvercle et munie d’un sac plastique.
Sa durée de protection n'excède pas 4 heures.
Son élimination se fait par la filière des ordures ménagères. Un double emballage est recommandé pour préserver le contenu du premier sac en cas de déchirure du sac extérieur, lors de la collecte.
Les masques anti-projections sont livrés aux pharmacies d’officine à partir du stock d’Etat via les grossistes répartiteurs. Ils sont délivrés gratuitement aux patients, sur prescription médicale.
Le malade grippé ou se sentant grippé doit porter un masque anti-projections dès les premiers symptômes grippaux et dès qu’il est en contact avec un soignant ou en présence de toute personne l’approchant à moins de un mètre.
- Le masque de protection respiratoire individuelle (de type FFP2) dit masque en "canard".
C’est un masque filtrant (de type FFP2), destiné à protéger le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne. Il le protège a fortiori aussi contre le risque de transmission par gouttelettes.
Il est composé d’une pièce faciale (demi-masque ou masque complet) et d’un dispositif de filtration. Sa durée de protection varie entre 3 et 8 heures, mais il est difficilement supporté au delà de quelques heures.
Une fois mis en place, le masque ne doit plus être touché. Une fois enlevé, il ne doit pas être réutilisé.
Il doit être changé immédiatement en dehors de la présence du patient, chaque fois qu’il est souillé, mouillé, ou mal positionné sur le visage.
Le port de masques de type FFP2 est préconisé pour les personnels de soins lors des phases de transmission interhumaine et pandémique et pour les personnes à risque majeur d’exposition (proximité de moins de un mètre d’une personne malade), tels que les professionnels de santé au contact des malades.
Combien de cas en France ?
En France, pour l'instant, quatre cas de coronavirus ont été avérés, dont un ce mercredi 29 janvier 2020, sur des patients hospitalisés à Paris et Bordeaux. D'autres personnes sont actuellement en observation sur le territoire.Le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu'à des syndromes respiratoires sévères.
Il a provoqué la mort d'au moins 132 personnes et infecté plus de 5.974 autres dans le monde depuis son apparition fin décembre, selon le dernier bilan publié mercredi 29 janvier 2020.