Commémoration du 7 octobre : "Tant que les otages ne reviendront pas en Israël, il n’y aura pas de réelle guérison du peuple"

Le 7 octobre 2023, le Hamas menait une attaque en Israël tuant 1 200 personnes et prenant en otage 230 autre. Un an plus tard, à l’occasion des commémorations, nous avons échangé avec une franco-israélienne qui vit en Normandie. Actuellement à Jérusalem pour les cérémonies de soutien aux victimes et aux familles des otages, elle nous donne son ressenti sur la guerre au Proche-Orient.

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Michal Darmoni est juive et possède la double nationalité. Elle se définit comme "non pratiquante mais traditionaliste qui respecte beaucoup la religion". Actuellement chez ses parents à Jérusalem, elle fait tout pour apporter son soutien aux familles des victimes et des otages du 7 octobre.

Elle nous décrit une ambiance pesante dans la ville et tout le pays mais « une confiance et un soutien total dans l’armée » de la part des Israéliens. Habitante depuis près de 35 ans à Rouen, les attentats du 7 octobre, tuant 1 200 personnes et prenant en otage 230 autre, ont eu chez elle une répercussion particulière.

"Les Juifs du 7 octobre"

"Comme beaucoup d’Israéliens juifs dans le monde, je me suis levée ce matin avec un sentiment de pesanteur et un manque d’air. Avec la triste nouvelle de la mort de Idan Shtivi otage du Hamas. Je pense bien évidemment à sa famille, c’est une annonce tragique : le 7 octobre est une date doublement marquée pour eux."

L’année dernière, au moment des attentats du Hamas, Michal se trouvait en France : "je pense que ma présence aujourd’hui en Israël est due à une forme de culpabilité." 

Dès le lendemain du 7 octobre, elle s’est engagée dans une association franco-israelienne appelée depuis "Collectif No Silence 710" : « C’était pour faire voir cette vérité des massacres du Hamas, des femmes et des hommes ont été violés et mutilés le 7 octobre 2023. Nous nous battons pour qu’ils obtiennent reconnaissance et réparation ».

À l’occasion de la commémoration du 7 octobre à la synagogue Notre-Dame de Nazareth, la présidente de son association collectifnosilence710, Mélanie Pauli-Geysse, a participé à un débat interculturel. Elle a ensuite mis en lumière les portraits réalisés par la photographe israélienne Sharon Back, issus de l’exposition « On Her Eyes ». Cette série de 21 portraits de femmes touchées par le pogrom du 7 octobre est accompagnée de textes rédigés par Ilana Klein.

Le 7 octobre a été une piqûre de rappel

Elle nous explique que le réveil du 7 octobre pour la communauté juive du monde entier a été d’une brutalité sans précédent : "Ça nous a donné une piqûre de rappel, de ce qui peut nous arriver sans l’existence de l’État d’Israël"

"Passé les premiers jours où nous étions en état de choc, on a tous eu une sorte de réveil. J’ai du mal à intégrer ce terme, mais en Israël on nous appelle les Juifs du 7 octobre."

"Israël mène un combat universel"

Quand nous l’interrogeons sur le contexte actuel et l’embrasement du Proche-Orient, Michal pense que c’est inévitable et que le combat est « universel ».

"Ça ne touche pas uniquement Israël, c'est une question qui touche le monde. Ce qui s’est passé en Israël peut avoir lieu en France, en Europe et n’importe où dans le monde."

"Quand on qualifie les terroristes du Hamas de résistants et de défenseur de la liberté, notamment par certains hommes politiques, ça augmente le sentiment d’insécurité ressenti en France. Ça augmente la haine vis-à-vis des Juifs en France et dans le monde entier, car ça minimise leurs actes".

Le terrorisme islamiste n’épargne personne, souvenez-vous du père Hamel il a frappé également en Normandie.

Michal

"Le problème, ce sont les organisations terroristes qui utilisent leur population comme bouclier humain"

"Que vous le vouliez ou non, il y a des gens qui sont bien contents qu’Israël fasse le sale boulot pour eux. Le combat d’Israël, c'est que les habitants du Nord retournent chez eux et les habitants du Sud retournent chez eux dans un contexte où il ne pourrait pas y avoir un deuxième 7 octobre. C’est un combat existentiel pour Israël. Bien sûr, nous avons conscience que des peuples souffrent, mais sachez que le peuple iranien, le peuple palestinien, le peuple libanais veulent la paix. Le problème, ce sont les organisations terroristes qui utilisent leur population comme bouclier humain. Israël veut éloigner la menace terroriste dans le Moyen-Orient. Malheureusement, on ne peut pas zapper la phase militaire, car il y a trop de menaces autour des frontières d’Israël. Après viendra la solution diplomatique, mais il faut que le peuple palestinien se réveille et réalise qu’il est dirigé par des terroristes".

"Tant que les otages ne reviendront pas en Israël, il n’y aura pas de réelle guérison du peuple. C’est tout un peuple qui est dans un trauma. L'universalisme du combat contre le terrorisme sera l'une des clés de notre futur, et c'est maintenant", conclut Michal Darmani.

Ce lundi soir à la synagogue de Rouen, touchée par un incendie criminel, se tient un concert dirigé par Hélios Azoulay, en hommage aux victimes du 7 octobre 2023. 

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