La 31e édition du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre débutera le 7 octobre prochain, soit un an jour pour jour après l'attaque du Hamas. Une large place sera accordée au conflit israélo-palestinien.
Les organisateurs du Prix-Bayeux l'assurent : la date du coup d'envoi de cette 31e édition relève du hasard, ce grand rendez-vous consacré au travail des correspondants de guerre ayant traditionnellement lieu chaque année au début du mois d'octobre. "Mais effectivement, c'est une date très très symbolique", reconnaît le maire de Bayeux, Patrick Gomont.
Après avoir ausculté l'état du monde depuis plus de 30 ans maintenant, il n'est pas étonnant que le Prix Bayeux soit rattrapé par l'actualité. C'est le 7 octobre prochain, soit un an jour pour jour après l'attaque du Hamas, que sera donné le coup d'envoi de cette nouvelle édition.
Et sans surprise, le conflit israélo-palestinien y aura une large place. "La grande majorité des reportages sélectionnés traitent de ce sujet", indique Aurélie Viel, responsable de la programmation. "On va parler des deux côtés. On va à la fois parler de l’attaque du 7 octobre - qui a traumatisé la population israélienne, on le comprend aisément - mais aussi de la situation à Gaza, de ce que vivent les Palestiniens au quotidien. On va vraiment aborder les deux questions et l’idée c’est de le faire à travers les reportages des journalistes ainsi que de leur travail sur le terrain, des témoignages qu’ils ont pu récolter."
Une présidente à Gaza
Ce conflit, la présidente du jury, Clarissa Ward, le connait bien. Elle est l'une des seules journalistes occidentales à s'être rendue en territoire palestinien ces derniers mois. “C’est assez extraordinaire, elle n’a pas été embarquée, elle n’a pas eu l'autorisation d’accompagner l’armée israélienne. Cette jeune femme de 44 ans, grand reporter, polyglote, a eu cette audace de rentrer dans la bande de Gaza et elle sera là pour témoigner de ce qu’elle a vu", souligne Patrick Gomont. Outre son travail de présidente du jury, la journaliste de CNN animera une table-ronde sur ce sujet.
Pour la première fois, le Prix Bayeux va également aborder ce conflit avec une exposition composée uniquement de cartes. "On va essayer de faire un peu de pédagogie sur Israël-Palestine puisque ce conflit est une histoire de territoire", rappelle Aurélie Viel, "On repart des origines du territoire pour comprendre d’où on part, ses frontières et où on arrive. C’est une grande première. On n’avait jamais fait ça."
L'exposition "Israël-Palestine : le territoire au coeur du conflit", présentée au Radar, a été conçue par le service infographie du quotidien Le Monde.
Bayeux n'oublie pas l'Ukraine
Pour autant, le Prix Bayeux n'oublie pas les autres conflits qui embrasent le monde. A commencer par la guerre en Ukraine. "Nous aurons une soirée et des expositions dédiées à l’Ukraine, notamment les travaux de Rafael Yaghobzadeh, un grand reporter qui a couvert le Donbass pendant 10 ans", explique Patrick Gomont, le maire de Bayeux.
"On va aussi parler de la Russie et de ce que préparait Poutine depuis 2012 quand il a, en clair, mis en place des lois qui pouvait interdire, notamment aux journalistes, de se comporter très favorablement envers les pays inamicaux pour la Russie."
#PrixBayeux 👉 Le programme de la 31e édition est disponible ! RDV sur https://t.co/GbuE8qPWMU
— Prix Bayeux Calvados-Normandie (@PrixBayeux) August 29, 2024
🇬🇧 The program of the 31st edition is out! Go to https://t.co/u8F5UguF65#PBCN2024 @RegionNormandie @CalvadosDep pic.twitter.com/lYCq6sL9Qb
Des expositions sur l'Afghanistan, l'Iran et une rétrospective sur le travail et la vie des journalistes lors de la "chute" de Phnom Penh et Saïgon en 1975 seront également présentés au public durant cette 31e édition du Prix Bayeux.
Hommage aux disparus
Une nouvelle stèle hommage aux reporters tués dans l'exercice de leur fonction au cours de l'année écoulée sera dévoilée avec 58 noms issus d'une enquête menée par Reporters Sans Frontière (RSF) et un hommage sera rendu au secrétaire général Christophe Deloire.
Un olivier sera également planté dans le jardin de ce mémorial en hommage à tous les journalistes palestiniens tués lors de l'exercice de leur métier pendant le conflit à Gaza. "Jamais autant de journalistes ne sont morts pendant un conflit qu'à Gaza depuis un an, que ce soit en activité ou non", souligne Aurélie Viel.
La 31 édition du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre aura lieu du 7 au 13 octobre. Certaines expositions seront encore visibles au-delà.