Contournement de Rouen : confirmation de la participation financière du conseil départemental de Seine-Maritime

Contesté par les élus socialistes et écologistes, la réalisation du projet d'autoroute à péage reliant le nord de Rouen à l'A13 via la vallée de l'Andelle reste incertaine en ce début 2021.  

Présenté depuis des décennies comme étant un moyen de désengorger les axes routiers de l'agglomération de Rouen et d'éloigner les poids-lourds en transit, le projet de contournement a été remis en cause après les élections municipales de 2020.

Rouen n'a pas de périphérique comme autour de Caen. Ni, à l'ouest, de liaison fluide et directe entre l'A150 et l'A13 via la "Sud III", faute d'accès définitifs au pont Flaubert toujours pas réalisés.

Les difficultés de circulation sont quotidiennes et les infrastructures routières rapidement saturées,voire complétement bloquées au moindre incident. D'où le projet de réaliser un contournement de Rouen par l'Est.

Trois collectivités avaient signé

Après des années de débats, d'études,  de procédures, de recours et de négociations, un tracé a finalement été retenu et un plan de financement signé en 2017 entre l'Etat, la région de Normandie, le département de Seine-Maritime et la métropole Rouen Normandie.

Sauf qu'après les élections municipales de 2020, Nicolas Mayer-Rossignol, le nouveau président de la Métropole Rouen Normandie (et maire de Rouen) ne veut plus de ce projet d'autoroute à péage.

Dans ce contexte, à l'automne 2020, le préfet, représentant de l'Etat en Normandie, a demandé aux trois collectivités de confirmer par écrit et avant la fin février 2021, leur engagement financier signé en 2017.  Soit, pour la Région : 157 millions d’euros,  pour la Métropole : 66 millions d’euros, ert pour le département de la Seine-Maritime : 22 millions d’euros.

Un président est désormais contre 

Côté Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, expliquait le 8 janvier, ne pas vouloir  brusquer les choses :

"Ma position est connue, elle a été largement débattue pendant les élections municipales et métropolitaines. Et les électeurs ont tranché. Maintenant, ma responsabilité de président de la Métropole, c'est de faire en sorte que tous les maires, tous les élus des 71 communes, puissent s'exprimer, avec un débat apaisé, sur le sujet. Et surtout pour prendre en compte toutes ses dimensions, pour ensuite, tout simplement, décider en conscience et pas en fonction de petites considérations de courtes vues liées à des échéances électorales prochaines."

Un débat (apaisé) et un vote, mais quand ?   
"La Métropole se prononcera sur ce dossier quand elle le souhaitera et elle n'a pas à obéir au préfet dont elle n'a pas d'ordre à recevoir" répond NMR (conférence de presse du 5 janvier 2021).

"Ne pas refaire le débat"

En attendant, du côté du département de Seine-Maritime, on a répondu rapidement à la demande du préfet en organisant une session extraordinaire ce jeudi 14 janvier 2021. Une assemblée plénière au cours de laquelle un vote a été organisé afin de confirmer l'engagement du département à hauteur de 22 millions d'euros.

Si les élus socialistes ont refusé de participer au vote, l'engagement financier du projet de contournement a tout de même été adopté par 38 voix "pour".

Des conseillers ont tenté de poser des questions, d'interpeller pour contester  l'utilité de ce contournement, mais le président du département  n'a pas souhaité "refaire le débat" :

Je me contente naturellement, mais c'est important, de réitérer le soutien du département. Parce ce que c'est un projet départemental.
Maintenant, évidemment, je souhaite vivement que dans les deux autres collectivités, à savoir la Région et la Métropole, le sujet soit bien considéré à sa juste valeur, et que nous puissions, ensemble, réitérer ce soutien important à ce  projet."

Bertrand Bellanger,
président (LREM) du conseil départemental de la Seine-Maritime

Après ce "oui" départemental, il ne reste plus qu'à attendre la confirmation de la région de Normandie et surtout le vote des conseillers métropolitains. Un désengagement financier de la métropole rouennaise pouvant faire échouer la mise en œuvre de cette future autoroute à péage. L'Etat pouvant, comme le craignent les partisans du contournement, geler son apport financier de 245 millions d'euros...

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