Alors qu'ils sont eux-aussi au contact de personnes atteintes du Covid-19, ils déplorent de ne pas être dans la "chaîne des professionnels de santé" et de dépendre des dons pour s'équiper de masques, de blouses ou de gants
Ils font partie de ceux qui sont applaudis chaque soir à 20h. Ces soignants qui tous les jours, sont au contact des personnes malades dont certaines sont touchées par le Covid-19.
En sept jours on a transporté, équipés de la tête aux pieds, une quinzaine de patients en suspicion Covid-19 19 ou confirmés Covid-19
- Stevan Campillo, ambulancier de "Activ'Ambulances" au Houlme (Seine-Maritime)
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Des masques périmés de 2001 et 2008
Chaque jour, avant de monter dans leur ambulance ils s'équipent. En plus de leur uniforme ils mettent masque, gants, sur-chaussures et blouse. Et pourtant ces ambulanciers ne font pas partie de la "chaîne des professionnels de santé". Conséquence majeure : ils doivent dépendre des dons pour réunir tout le matériel de protection et ça pose problème.
"En ce moment on utilise un masque par personne puisque malheureusement nos stocks ne nous permettent pas de changer de masque comme on le voudrait parce que les masques chirurgicaux, faut savoir que c'est valable à peu près 3 à 4 heures, pas plus. Mais nous on les garde toute la journée parce que sinon, bah malheureusement, on n'en aurait pas assez pour aller jusqu'à la fin de cette crise…"
On met charlotte, lunettes de protection, grands masques FFP2, sur-blouses et sur-chaussures et tout ça vient exclusivement des dons ! Malheureusement l'Etat nous oublie.
C'est frustrant !
On survit grâce aux dons des entreprises, des particuliers, uniquement…
- Stevan Campillo, ambulancier de "Activ'Ambulances" à Le Houlme (Seine-Maritime)
"Une boule au ventre"
Ces ambulanciers rencontrés près de Rouen début avril aiment leur métier. Un métier dont ils sont fiers. Mais cette crise sanitaire du Coronavirus les affecte.Les fait souffrir.
On est habitué à gérer des situations compliquées, stressantes, on est en rapport avec la mort, aussi.
Mais là, c'est la première fois que j'ai eu une appréhension en venant travailler. Un matin, je me suis réveillé avec une boule au ventre, qui s'est estompée en mettant mon uniforme. Et le soir, je ne vous cache pas qu'on cogite un peu sur la route du retour, jusqu'au moment de retrouver nos familles…
- Mehdi Drouillon, ambulancier de "Activ'Ambulances"
Pas de prime
Cette petite société d'ambulance de Seine-Maritime subit une importante baisse d'activité depuis le début de la crise sanitaire du Coronavirus. Le chiffre d'affaires a fortement diminué après l'annulation, en cascade, des consultations, des hospitalisations non urgentes, des séances de kiné, et du transport d'enfants scolarisés vers des CMP (Centre Médico Psychologique). Je tiens à exprimer toute la fierté que j'ai pour les ambulanciers en général et les miens en particulier qui mériteraient la prime qui est prévue par l'Etat.
Malheureusement, je ne pourrai pas donner cette prime à mes salariés parce qu'on perd entre 70 et 80% de notre chiffre d'affaires par mois et que le situation va être très compliquée
- Frédéric Dujardin gérant d' "Activ'Ambulance"