L'après-confinement se prépare déjà en normandie. Une rencontre spéciale était organisée ce jeudi 23 avril entre le préfet de région et l'association des maires de seine maritime. Le début d'une longue collaboration pour recenser toutes les questions pratiques rencontrées par les élus de terrain.
C'est une rencontre capitale qui s'est déroulée ce jeudi matin 23 avril en mairie de Seineville sur Seine (76).
Pierre-André Durand, le préfet de région Normandie est venu en personne pour un entretien avec Denis Merville, le représentant des maires de seine-maritime.
Le déconfinement en pratique... dans les cantines scolaires ?
Au menu de leurs échanges : l'après 11 mai et toutes les questions pratiques que ce déconfinement peut soulever : réouverture des écoles, des gymnases, organisation des mariages, livraison de masques...La liste des interrogations est longue et la reprise de l'école notamment, est déjà en tête des préoccupations.
Les élus qui gèrent les locaux des écoles, veulent y voir plus clair.
"Pour les cantines, l'Etat doit nous définir des priorités. Aujourd'hui, on doit accueillir tous les enfants. Il y a peut-être des priorités pour les mamans qui sont seules, pour certaines professions comme on a fait pour le personnel soignant. Je n'ai pas le droit pour l'instant de refuser des enfants, mais de mamans qui restent chez elles pourraient peut-être ne pas mettre leurs enfants à la cantine. " Denis Merville
Les maires en première ligne
Seule certitude à ce stade, les maires représentent bien un maillon essentiel pour organiser ce déconfinement par territoire, et le Président de la République compte bien s'appuyer sur eux, comme il l'avait déjà fait lors de la crise des Gilets Jaunes avec l'organisation du Grand Débat.
Une hot line nationale a déjà été mise en place depuis le début de la crise pour recueillir leurs questions et leurs soucis. Cette rencontre était donc une étape de plus pour commencer à organiser de concert le scénario des prochaines semaines.
Et le préfet s'est voulu très prudent :"Les situations sont très différentes d'une commune à l'autre, et parfois même au sein d'une même commune ! Il faudra bien s'adapter ! Mais ce sera progressif, le gouvernement a été clair là-dessus ! Cela pourra durer plusieurs mois !" Pierre-André Durand.
Les premiers arbitrages doivent en principe être révélés par le gouvernement à la fin avril, mais les maires sont déjà nombreux à exiger des détails et des garanties.
Des élus "entendus" par le Président mais encore en manque d'informations pratiques
Christophe Bouillon, le président de l'Association des Petites Villes de France (APVF) et député de la 5ème circonscription de Seine-Maritime, a fait partie également de la délégation d'élus reçue par Emmanuel Macron ce jeudi 23 avril, et dans une déclaration à l'AFP, il a confirmé ses attentes :
"Nous avons tous dit qu'il fallait plus de clarté, de souplesse. Il faut qu'il y ait des consignes nationales, mais qu'ensuite, elle puissent être adaptées! Le message a été certes , "je vous ai entendu" et le président a parlé d'un déconfinement progressif et adapté, en excluant une régionalisation...Après, on est un peu court sur les détails !"
Au cours de cette visio-conférence, les maires des grandes villes ont aussi souligné la nécessité de conjuguer la reprise économique avec celle des transports.
Pour Yvon Robert, président de la Métropole Rouen Normandie, compétente en matière de transports en commun, il faut pouvoir anticiper dès maintenant pour organiser l'offre et adapter les consignes sanitaires.
Dans un communiqué publié en fin d'après-midi, il a précisé ses attentes en la matière :
"Comment assurer dans un car scolaire, ou sur un service régulier en bus ou tramway, la distanciation sociale nécessaire et recommandée par les autorités sanitaires ?
Faudra-t-il désinfecter les véhicules après chaque service ou rotation ?
Les élèves transportés seront-ils tenus au port du masque ? De gants ? Si oui, qui doit gérer la distribution des matériels et le renouvellement des stocks ? La famille ? L’autorité organisatrice ? Le transporteur ? Et qui doit s’assurer du port effectif de ces équipements de protection individuelle (EPI) ?
Un élève non équipé de son EPI, à l’aller comme au retour, doit-il se voir refuser l’accès au véhicule ? "Courrier d'Yvon Robert au préfet de Seine-Maritime
Yvon Robert demande ainsi des réponses précises pour pouvoir organiser un déconfinement cohérent et lisible pour les habitants.
Des réponses qui sont désormais attendues avec impatience par tous les élus concernés.