Ils habitent à côté de l'usine chimique incendiée et doivent vivre leur confinement avec les fortes odeurs qui se dégagent des travaux toujours en cours. Malgré le soleil et la chaleur printanière, ces riverains doivent rester enfermés, les fenêtres calfeutrées…
Tout le monde se souvient de l'incendie, le 26 septembre 2019, de l'usine Lubrizol de Rouen. Six mois après, et alors que les travaux de nettoyage et d'évacuation des fûts endommagés continuent, les riverains du site industriel se plaignent de nuisances.
"Intenable"
Contraints de rester à domicile pour cause de confinement, ces habitants subissent depuis plusieurs semaines le dégagement de fortes odeurs qui piquent le nez et les yeux, d'où des nausées et des maux de gorge.Difficile donc de rester enfermé et d'être obligé de fermer portes et fenêtres quand dehors le soleil brille…
Le matin, pour nous c'est insupportable ! Dès qu'on ouvre les fenêtres : c'est l'odeur !
On a l'impression que ça ne s'est jamais arrêté. On s'était dit que ça allait mieux et puis pas du tout en fait…
- Aurélia, une riveraine de l'usine Lubrizol le 13 avril 2020
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Fenêtres de l'appartement calfeutrées
Certains ne peuvent profiter de leur petit jardin pour manger dehors. D'autres, à un kilomètre de l'usine Lubrizol, et qui vivent en appartement, se demandent comment ils vont faire pour supporter les fortes chaleurs des journées à venir.C'est le cas de cet habitant dont la famille vit à 6 dans un appartement de 80 m2 :
On a fermé toutes les fenêtres avec du scotch et tout, mais moi je
réfléchis à comment on va faire au mois de juin ou au mois de
juillet si on peut pas ouvrir les fenêtres ou même les portes
fenêtres ?
- Kamel, un riverain de l'usine Lubrizol, le 13 avril 2020
La faute à la météo ?
Stopper les travaux ? Non répond Lubrizol, car ce serait pire. Selon l'industriel, ce dégagement d'odeurs serait la conséquence de la conjonction de la chaleur et du manque de vent. Les travaux de nettoyage (et donc l'éventualité d'autres dégagements d'odeurs) doivent continuer pendant encore un mois.Comme la durée du confinement…
Je sais que certains riverains ont suggéré l'idée d'arrêter nos travaux pendant cette phase de confinement. Je pense que ce serait pire, parce qu'en fait c'est simplement la chaleur et le fait qu'il y ait moins de vent qui fait qu'on sent plus les odeurs.
D'ici 3 ou 4 semaine, j'ai vraiment bon espoir de voir une réduction forte des odeurs du fait des opérations que nous menons.
- Cyrille Macé de Lepinay, responsable des travaux chez Lubrizol, le 13 avril 2020