Ils habitent à 10 mètres à peine de l'usine Lubrizol.
Depuis l'incendie, certains vomissent de la bile, d'autres ont de forts maux de tête. Tous vivent dans l'angoisse et sont en colère...
Nous sommes allés donner la parole aux voisins de cette usine classée Seveso seuil haut à Rouen.
À moins de 15 mètres de l'usine Lubrizol qui a pris feu vivent Camille Auger et son compagnon. Dans ce quartier sensible, leur maison est la plus proche de l'usine Lubrizol.Personne n'est venu... On est à 15 mètres de l'usine ! Si on ne s'était pas réveillé nous même et que ça avait pris feu dans l'autre sens, je ne sais pas où on serait !
Devant le site classé Seveso seuil haut, Camille nous explique qu'elle attend a minima des excuses. Sa famille n'a pas été évacuée alors qu'elle pouvait sentir la chaleur des flammes depuis sa fenêtre lors de l'incendie.
Elles est aujourd'hui terrorisée par les répercussions que pourrait avoir sur sa santé l'exposition prolongée à ces fumées toxiques.
Située sur les quais rive gauche de Rouen, l'usine Lubrizol est classée Seveso seuil haut. Durant de longues heures, plus de 200 pompiers tentent d'éteindre les flammes. L'opération est complexe, de multiples explosions retentissent. Et à côté, des habitants restés chez eux sans aucune information."Moi, je suis partie de chez moi de ma propre initative en me disant, à 4h30, que je n'avais plus de maison", nous raconte une habitante.
Ce n'est qu'en milieu de journée que le feu est circonscrit grace aux combattants du feu mais 5253 tonnes de produits chimiques ont eu le temps de bruler laissant un important panache de fumée se former au-dessus de Rouen.
Les vents conduiront ce nuage de 22 km de long et 6 km de large à traverser les frontières de la Belgique et des Pays-Bas. La pluie rabattra les particules toxiques du nuage jusque dans nos campagnes entrainant, pour les agriculteurs, une interdiction de récolter alors que nous sommes en pleine saison des récoltes..."J'ai les yeux qui me brûle, la langue et les lèvres qui me piquent..."
"Quand je me mets à tousser, ça m'étouffe. Je vomis de la bile."
Lubrizol : ma voisine l'usine...
On a eu aucune information sur la toxicité... On est pas assez renseigné, pas assez averti...
C'est ce que racontent ces habitants en détresse au micro de France 3 Normandie. Ils habitent au croisement des rues Stalingrad et Jules Favre, au pied de l'usine Lubrizol. Seul un trottoir les sépare du site classé Seveso seuil haut.
Depuis l'incendie, certains vomissent de la bile, d'autres ont de forts maux de tête. Tous vivent dans l'angoisse et sont en colère...
Des mesures sont toujours en cours pour établir de façon précise les risques pour la santé...
Personne ne nous a prévenu, on n'a pas eu d'alarme...
À trois heures et demie, ils nous ont dit "Restez chez vous ça va bien se passer". C'était avant les grosses explosions...