Coronavirus : "Nous espérons ne pas rester bloqués ici", confie une rouennaise à Venise

Deux de nos journalistes sont actuellement en vacances à Venise avec leurs enfants respectifs, alors que le coronavirus sévit dans le nord de l'Italie. A leur retour en France, elles devront probablement rester confinées pendant 14 jours à leurs domiciles.

"La psychose monte ici, autant que les cas de coronavirus. Nous espérons ne pas rester bloqués ici." Béatrice Rabelle, journaliste à France 3 Normandie se trouve actuellement en vacances à Venise, en Italie, alors que le coronavirus sévit dans le nord du pays. "Je me trouve  à Venise depuis dimanche et jusqu’à vendredi avec Carole Lebret (une autre journaliste de France 3 Normandie), et nos enfants respectifs."

Si Venise n’est pas concernée par les mesures de confinement, la municipalité a décidé de mette fin de façon anticipée à son célèbre carnaval. Les musées et écoles sont également fermés jusqu’au 1er mars. "Il y a très peu de touristes pas rapport à d'habitude, les hôtels sont déserté à cause des annualtions. C'est fantomatique.", raconte notre journaliste.

Dans le nord de l’Italie, six personnes âgées sont décédées et 220 ont été contaminées en quatre jours par le très viral Covid-19. Onze villes sont actuellement en quarantaine.

"Nous n'avons pas pu annuler notre voyage puisque nous sommes arrivés le premier jour du pic d'épidémie dans le nord du pays. Nous n'étions pas au courrant.", explique Béatrice Rabelle.

On se lave les mains autant de fois que possible dans la journée, nous avons trois masques pour six.

Le témoignage de notre journaliste sur place :

14 jours de confinement à leur retour

A leur retour, nos journalistes et leurs enfants respectifs vont suivre les consignes de sécurité sanitaires du ministère des Solidarités et de la Santé (à lire plus bas dans cet article). "Le gouvernement demande à ses ressortissants français de rester confinés chez eux durant 14 jours à leur retour, durée de l'incubation du virus", poursuit notre journaliste.

Nous n’avons aucune information du gouvernement français

"Les sorties doivent être exceptionnelles et s’effectuent avec un masque, que je n'ai pas car impossible d'en trouver. Je ne pourrais donc ni mettre mes enfants à l’école, ni aller travailler. Ma fille de 16 ans devait recevoir sa correspondante d'Espagne la semaine prochaine, on ne va pas pouvoir l'accueillir. La fille de Carole devait partir en voyage scolaire, elle ne pourra pas non plus."

On se sent abandonnés.

"Nous sommes censés rentrer vendredi et nous n'avons aucune consignes.On a l'impression d'être à l'abandon,", confie notre journaliste."On ne sait pas si on doit rentrer maintenant pour ne pas être bloqués en Italie, on ne sait pas si au retour on va nous fournir des masques, quid de l'arrêt du travail ?"
 

Un décret paru au Journal officiel le 1er février permet une indemnisation sans jour de carence pour les personnes confinées. Il n'y a pas de jour de carence, ce qui signifie que les personnes concernées peuvent être indemnisées dès le premier jour de leur arrêt. Cet arrêt maladie doit, en revanche, être délivré par le médecin de l'ARS, l'agence régionale de santé. La durée maximale de versement de ces UJSS, indemnités journalières de sécurité sociale, est de 20 jours.

Quelles recommandations pour les personnes de retour de Lombardie et de Vénétie ?

Le ministère des Solidarités et de la Santé a émis des recommandations. Dans les 14 jours suivant votre retour de ces régions d’Italie du Nord, il faut :
  • Surveiller votre température 2 fois par jour
  • Surveiller l’apparition de symptômes d’infection respiratoire (toux, difficultés à respirer…)
  • Porter un masque chirurgical lorsque vous êtes en face d’une autre personne et lorsque vous devez sortir
  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser une solution hydro-alcoolique
  • Eviter tout contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…)
  • Eviter de fréquenter des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…)
  • Eviter toute sortie non indispensable (grands rassemblements, restaurants, cinéma…)
Pour les travailleurs et les étudiants : dans la mesure du possible, il faut privilégier le télétravail et éviter les contacts proches (réunions, ascenseurs, cantine...).
 
Les enfants, collégiens, lycéens ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l’école, au collège ou au lycée, compte tenu de la difficulté à porter un masque toute la journée.
 

En cas de signes d’infection respiratoire dans les 14 jours suivant le retour :

  • Contacter le Samu Centre 15 en faisant état des symptômes (toux, fièvre) et du séjour récent en Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), de Singapour, de Corée du Sud, ou des régions de Lombardie et de Vénétie en Italie.
  • Evitez tout contact avec votre entourage et conservez votre masque.
  • Ne pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination.

Le dispositif en Normandie

Les centres hospitaliers de Normandie se préparent à prendre en charge d'éventuels cas de coronavirus. Les hôpitaux de Rouen et Caen sont en première ligne car ils possèdent des chambres d'isolement. D’autres établissements de la région ont été identifiés pour compléter l’offre de soins et seront sollicités seulement en cas d’évolution de la situation épidémique. Sur la carte ci-dessous, ceux annotés d'un point orange sont dotés d'un SAMU et sont désormais prêts en cas de situation épidémique.C'est le cas aussi des hôpitaux en jaune sur la carte.
 
 
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