Sans surprise, les nouvelles mesures sanitaires et télétravail obligatoire ont accentué la baisse de fréquentation de l'hôtellerie restauration. Les chiffres sont éloquents.
Une enquête nationale qui vient d'être publiée dévoile une baisse de fréquentation significative dans les hôtels, bars, restaurants, depuis les dernières annonces gouvernementales et la recrudescence des cas de Covid en France. A Rouen, les professionnels confirment : la restauration est au régime forcé
"Depuis le mois de décembre, nous accusons une baisse de 40 % de notre chiffre d'affaire. Ca a été immédiat, dès les annonces gouvernementales. C'est allé crescendo. A titre d'exemple, d''habitude le dimanche, je fais 5000 euros de chiffres d'affaire. Aujourd'hui je suis à 1200".
Le patron du restaurant "la Washeim" à Rouen dresse un constat amer. Comme d'autres professionnels du secteur, il accuse le coup depuis un mois.
Les nouvelles mesures sanitaires, le télétravail renforcé, les cas de Covid en hausse ont entraîné une baisse d'activité importante dans le secteur de l'hôtellerie-restauration.
Le constat est même général, si l'on en croit une enquête réalisée en décembre 2021 et janvier 2022 par quatre organisations représentatives du secteur auprès de 3000 professionnels en France.
Selon cette étude, la situation des hôtels, cafés, restaurants et traiteurs s'est dégradée dès l'annonce des nouvelles mesures sanitaires par le premier ministre, le 10 décembre 2021.
Trois jours après ces annonces, 91% des Traiteurs Organisateurs de Réception ont perdu plus de 50% de leurs réservations.
-85 % des cafés, bars, brasseries ont enregistré des annulations de réservations au moins égales à 30%
-40% d’hôtels ont déclaré quant à eux perdre au moins 50% de leurs réservations et la chute a continué en janvier puisqu'au moins un hôtelier sur deux a perdu entre 80% et 100% de ses réservations de début d’année. Les réservations annulées venant de touristes étrangers, plus dépensiers que les clients français.
Ces baisses de fréquentation ont évidemment un impact sur le chiffre d'affaire : 42 % des hôteliers disent avoir perdu au moins 50 % de leur chiffre d’affaire depuis le 10 décembre.
L’interdiction de consommer debout édictée le 3 janvier a également eu un impact très négatif sur les cafetiers : 93 % d'entre eux disent subir une baisse d'activité.
" On a une grosse perte de clients", confirme Vanessa Augé, directrice du restaurant " La Fabrik" à Rouen. Elle accuse quant à elle une baisse de 60 % de son chiffre d'affaire depuis le 10 décembre.
"Le midi avec le télétravail, on n'a presque plus de monde. On fait une dizaine de couverts au lieu de 80. Ce qui nous manque aussi, c'est la clientèle des CE, les Comités d'Entreprise, que l'on a perdue, mais aussi la clientèle festive, celle qui a envie de s'amuser et faire la fête : les clients annulent beaucoup car nous n'avons plus de DJ ni d'animations. Ils annulent aussi à la dernière minute, à cause des cas contacts ou des cas positifs."
Face à cette baisse de régime dans le secteur, les syndicats réclament une nouvelle aide du gouvernement, comme l'explique Philippe Coudy, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie en Seine-Maritime :
" On demande la réactivation totale du chômage partiel, dans les mêmes conditions qu'elles avaient été octroyées l'année dernière durant le confinement, et nous demandons aussi de baisser le seuil sur la possibilité d'avoir une aide qui est calculée par établissement."
Une aide qu'ils jugeraient bienvenue en attendant une reprise, espérée à la fin du mois de janvier.