Le président de la région, Hervé Morin s'est rendu ce mardi 15 novembre à l'établissement afin de faire un point sur les avancées et les nombreuses difficultés rencontrées depuis le début du chantier en 2019.
Amiante, plomb, mérule, parasite, depuis le début des travaux au lycée Corneille situé rive droite à Rouen, les mauvaises surprises s'accumulent. Les travaux de rénovation de cet établissement ont commencé en 2019 et la facture ne cesse de s'allonger. Les mauvaises surprises s'accumulent d'année en année. De 45 millions estimés au départ, 120 millions sont évoqués aujourd'hui, soit l'équivalent de 2 lycées et demi neufs.
Ce mardi 15 novembre, le président de la région Normandie s'est rendu à l'établissement classé monument historique afin de faire un point avec les équipes techniques.
Personne n’aurait imaginé qu'on aurait environ 70 ou 80 millions d’euros supplémentaires. Chaque année, il y a un programme de travaux de plus en plus conséquents.
Hervé Morin, président de la région Normandie
En effet, le chantier est colossal. Il mobilise 60 à 80 ouvriers en moyenne chaque jour. Le premier édifice à avoir bénéficié des travaux, le bâtiment Joyeuse, était infesté de mérule, une espèce de champignons. Des dizaines de salles sont maintenant à rénover, du plancher au plafond avec des traitements en profondeur.
Quant au bâtiment Corneille, la partie la plus historique de l’établissement, datée des XVIIe et XVIIIe siècles, la charpente menaçait de s'effondrer. Les travaux commencés en 2021 ont révélé des pierres rongées par les champignons, des poutres gangrénées par la mérule. À cela s’ajoute du plomb, ainsi que de l’amiante. L'état de cette partie a nécessité une mise en sécurité du site et fait déplacer 280 élèves.
L'établissement forme des élèves de la seconde jusqu’aux classes préparatoires aux grandes écoles. A cause de l'intégralité des travaux, l'équipe pédagogique a dû trouver 41 salles de classes dans un rayon de 10 minutes à pied, sans perdre une heure de cours.
Un quotidien perturbé
"Nous avons 1551 élèves dont 176 internes. C’est une adaptation et une rigueur de tous les jours", explique Patrice Delamare, le proviseur du lycée arrivé il y a 15 mois. Des travaux à rallonge qui perturbent donc le quotidien des élèves et des étudiants. Ils ne peuvent plus aller travailler au CDI et, comme salle d'étude, seule la cantine est disponible en dehors des heures de déjeuner.
Ce qui nous inquiète, c’est qu’en dehors des cours, on ne peut plus avoir de vie d’établissement. C'est dur pour les élèves même s'ils ne se plaignent pas.
Esther Martin, professeure de lettres classiques et élue au Comité d'administration liste indépendante
Le bâtiment Joyeuse devrait être livré en septembre 2023. Quand au bâtiment Corneille, il faudra attendre jusqu’en 2026. Le prix à payer pour faire perdurer ce magnifique monument historique.
L'établissement construit dès 1593 a accueilli d'illustres personnalités comme les écrivains Pierre et Thomas Corneille, Guy de Maupassant et Gustave Flaubert, ou Charles Nicolle, médecin et prix Nobel de médecine en 1928 qui a donné son nom au Centre Hospitalier Universitaire de Rouen et des figures plus récentes comme Thomas Pesquet ou Jean Rochefort.