Déconfinement : à Rouen l'association SABINE demande la mise en place de voies réservées au vélo

Prenant exemple sur les réalisations d'autres villes, l'association qui défend l'usage de la bicyclette au quotidien propose de "repenser l'aménagement de la voirie" pour sécuriser les nouveaux cyclistes qui voudront éviter la promiscuité dans les transports en commun

 

Installer rapidement des aménagements provisoires sur la chaussée pour réduire la place de la voiture et favoriser la pratique du vélo, voilà la demande de l'association SABINE, qui en cette fin avril 2020, s'adresse aux élus (mairie et métropole de Rouen) pour préparer "l'après-confinement".

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La "Société Amicale pour la Bicyclette en Normandie et dans la Métropole de Rouen" explique, exemples et schémas à l'appui qu'il est possible de modifier la circulation sur les grands axes rouennais.  

Pour défendre le projet d'aménagements cyclables temporaires, elle s'appuie sur les récents travaux du CEREMA (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement),  un établissement public qui a pour mission d'accompagner les acteurs territoriaux dans la réalisation de leurs projets.

Il y a d'abord un constat. Le confinement a eu pour effet de réduire la circulation motorisée de 60 à 90%  D'où une baisse de la pollution sonore, mais surtout une amélioration notable de la qualité de l'air.
 Une  récente étude d'Air Atmo sur l'impact du COVID-19  révèle en effet , pour mars 2020, une chute de -65% d'émissions d'oxydes d’azote (NOx) à Rouen, cette pollution étant globalement en lien avec le trafic routier.​​​ 

Le vélo plutôt que les bus bondés ? 

Comment "capitaliser" cette diminution de la place des voitures dans la ville au profit du vélo ? En préparant dès maintenant la sortie du confinement affirment les militants de  SABINE qui comptent proposer aux habitants de changer leurs habitudes et leur moyen de transport :

Le possible dé-confinement à compter du 11 mai risque d'entraîner toute une série de modification des comportements dans les déplacements et faire émerger de nouveaux besoins :
- La crainte des interactions dans les transports en commun risque d'augmenter le recours à la voiture.
- Le besoin de reprendre une activité physique après deux mois de relative sédentarité
- L'envie de changer quelque chose de sa vie après une période inédite basée sur le confinement, et donc la quête de nouvelles libertés et la pratique du vélo en est une assurément.


SABINE demande donc à la métropole de Rouen d'étudier en urgence ses propositions pour, comme dans d'autres villes dont Paris, modifier la voirie (notamment avec du matériel de chantier) pour créer de "larges espaces sécurisés" pour les cyclistes. 

Pas contre les voitures 

Attention, précise l'association SABINE, "Nous ne sommes pas des anti-voitures ! Mais il faut savoir que partout dans le monde, le modèle de la personne seule dans sa voiture individuelle est un modèle en voie de disparition. A Rouen on observe que la pratique du vélo pour le trajet domicile- travail est en augmentation.

Mais la marge de progression est énorme puisque, toujours à Rouen, 510.000 déplacements/ jour de moins de 5 kilomètres se font en voiture !
Et des trajets de moins de 5 kilomètres, c'est à la portée d'une grande majorité de cyclistes !

On a donc besoin d'un nouveau partage de l'espace public et d'imaginer une évolution de la mobilité des gens
- Guillaume Grima, co-responsable de l'association SABINE

D'où l'idée, après le confinement, alors qu'on a tous envie de prendre l'air, de se mettre au vélo.


Une voie en moins

Parmi les propositions d'aménagements provisoires et temporaires envoyées par l'association SABINE à la Métropole et à la mairie de Rouen,  deux attirent l'attention : les "AUVM" et les "VUSFC".

La première concerne les Artères Urbaine à Voies Multiples (AUVM) Ce qui est demandé c'est la suppression d'une voie de circulation pour la réserver aux vélos.
Seraient concernés la route de Bonsecours (en montée) entre la place Saint Paul et l'intersection de la rue José Maria de Hérédia, les boulevards Gaston boulet et l'avenue du Mont Riboudet dans le sens EST-OUEST de circulation entre la rue Lecat et le parking Mont Riboudet et l'arret TEOR kindarena (mais aussi le boulevard de l'Europe et le boulevard de l'Yser)
  

Des déviations

La seconde proposition, du nom de "Voie Urbaine suppression d'une file de circulation". (VUSFC), consiste à fermer la circulation automobile dans une rue et à la dévier vers une autre pour laisser la place aux cyclistes (tout en laissant un accès aux riverains).  

C'est ainsi que la voie montante du rue du Champ des Oiseaux vers le Chemin de Clères serait supprimée sur un kilomètre entre la rue de la Rochefoucauld avec "déport de la circulation montante vers la route de Neufchâtel" avec pour intérêt de "protéger un itinéraire de remontée sur les plateaux Nord dans un cadre agréable".

Autres axes concernés : l'avenue des Canadiens et la rue d'Elbeuf, du rond-point des Bruyères à la rue Pierre Mac Orlan avec suppression du sens de circulation automobile Nord-Sud, et en centre-ville de Rouen, la rue des boucheries Saint Ouen et la rue d'Amiens jusqu'à la jonction avec les aménagements cyclables de Gambetta avec suppression du sens EST-OUEST de la circulation automobile.

Ces aménagements sont provisoires précise Guillaume Grima. Ils vont permettre de donner une place plus importante au vélo à Rouen et d'imaginer de nouvelles pistes cyclables. "Et si certains de ces aménagements fonctionnent, pourquoi ne pas pérenniser ?"

 
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