La marche des fiertés a défilé joyeusement à Rouen avec plus de participants que l'an dernier. Derrière le tohu-bohu arc-en-ciel, les sujets d'actualité sont graves dans la communauté LGBT : santé mentale des jeunes, prévention du suicide. L'élection qui arrive inquiète beaucoup.
"Cette année, il y a beaucoup plus de couleurs, de drapeaux, de sourires", se réjouit Anthony Poupard, élu et volontaire de l'association de lutte pour la santé et les droits des personnes atteintes par le VIH "Aides" Normandie. A Rouen, le cortège était particulièrement nombreux.
Beaucoup de pancartes, des discours politiques, et d'appels à voter. La communauté LGBT a montré sa mobilisation à l'heure où beaucoup de personnes gays et trans se sentent plus menacées.
On craint de la violence, du rejet, des passages à tabac, on craint mais on est fiers.
Anthony Poupard, volontaire association "Aides" Normandie
Cette année, partout en France, les marches des fiertés mettent en avant la solidarité avec les personnes transgenres. "Les agressions contre elles explosent" poursuit le représentant d'"Aides".
La défense des droits est sur toutes les lèvres "pour qu'on ne nous retire rien. Je suis un citoyen comme tout le monde ,je paie mes impôts comme tout le monde, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas me marier." dit sobrement Christophe.
L'autodéclaration d'état-civil surgit dans la campagne
Le 18 juin, lors de commémorations à l'Ile de Sein, le président Macron, s'adressant à bâtons rompus à des habitants, a qualifié d'"ubuesque" une des propositions du nouveau Front Populaire pour les personnes en transition de genre :
"Autoriser le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état civil" (source, page 19)
Les adversaires du Président et des représentants LGBT ont été scandalisés par ces propos. Des ministres et anciens ministres comme Marlène Schiappa et Aurore Bergé ont voulu nuancer ce qu'avait dit Emmanuel Macron. "Il dit qu'il est favorable à un accompagnement des personnes pour qu'elles puissent in fine aller vers un procédure simplifiée". (19 juin 2024, sur LCI)
Dans la marche des fiertés de Rouen, l'aspect médical et administratif des transitions de genre préoccupe de jeunes gens qui traversent cette phase :
"Il faut savoir que l'on ne se réveille pas transgenre à 18 ans. On a besoin d'accompagnement et d'aide"
Un autre jeune participant tient à dire que "La transition sauve des vies".