Nicolas Hulot a annoncé sa démission du gouvernement mardi 28 août sur France Inter. La classe politique normande réagit.
"Je ne veux plus me mentir". Nicolas Hulot a annoncé au micro de France Inter qu'il quittait son poste de Ministre de la transition écologique et solidaire. Il a pris cette décision sans concertation avec l'Elysée et Matignon. Le premier ministre, Edouard Philippe a appris la nouvelle en même temps que les auditeurs de la radio publique et que le reste de la classe politique. En déplacement, l'ancien maire du Havre a déclaré prendre acte de sa démission, avant d'ajouter "j'ai aimé travailler avec lui".
Le constat amer des écologistes
David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts, n'est pas surpris par la nouvelle. Il a déclaré à un journaliste de France 3 Normandie :Depuis quelques mois déjà, l'écologie avait quitté le [programme du] gouvernement. Nicolas Hulot sentait en permanence sur ses épaules le poids des lobbies. Tout cela montre une nouvelle fois que le gouvernement a choisi les intérêts privés plutôt que l'environnement.
Toujours du côté des Verts, Jean-Michel Bérégovoy a fait part de son inquiétude dans un communiqué. "Ce n'est pas une nouvelle réjouissante". Selon l'adjoint au maire de Rouen, la démission du ministre "paraissait inéluctable" compte tenu des récentes décisions du gouvernement concernant des enjeux environnementaux.
"Courageux"
Des politiques normands ont réagi à cette démission. Sébastien Jumel, député du Parti communiste de Seine-Maritime, qualifie le départ de Nicolas Hulot d'acte "courageux" qui "marque un tournant politique" dans un communiqué.
La #demissionhulot met en lumière l’impasse de la politique de #Macron qui prétend concilier une logique ultralibérale qui donne la priorité absolue au profit et la lutte urgente, impérieuse contre les défis écologiques : changement climatique et effondrement de la biodiversité. pic.twitter.com/Z6EJn1hTnB
— Sébastien Jumel (@sebastienjumel) 28 août 2018
Nicolas Bay, conseiller régional de Normandie et membre du Rassemblement national (nouveau nom du FN), a également apporté son soutien au ministre après sa démission. Selon lui, il est impossible que le gouvernement puisse "promouvoir une mondialisation sans freins et sans règles et prétendre défendre l'environnement."
Déclaration (et démission) courageuses de Nicolas #Hulot ! On ne peut pas « en même temps » promouvoir une mondialisation sans freins et sans règles et prétendre défendre l’environnement. Pas d’écologie sans protectionnisme et relocalisation des activités humaines. pic.twitter.com/X08KEMgZCy
— Nicolas Bay (@NicolasBay_) 28 août 2018
Le président de région, Hervé Morin, a lui évoqué un "rideau de fumée qui se déchire" dans un tweet supprimé au bout de quelques minutes.
Sébastien Lecornu, ancien élu de l'Eure, le secrétaire d'Etat auprès du ministère de la transition écologique et solidaire, a lui aussi appris la démission de Nicolas Hulot en écoutant la radio, faite sur "un cri du cœur" selon lui. Invité chez nos confrères de RTL, le Vernonnais explique ne pas être surpris par l'annonce :Démission de Nicolas Hulot : le rideau de fumée qui se déchire...
Concernant une éventuelle nomination en tant que ministre, Sébastien Lecornu a esquivé. "Je ne suis pas en charge de ces choses-là."Il m'a toujours dit à titre personnel, qu'il ne prenait aucun plaisir dans son engagement de ministre. On peut dire que la question de la démission a toujours été quelque part présente.