"Ce sont des lâches, je suis écœurée". Des tags antisémites découverts sur la synagogue de Rouen, une enquête ouverte

Quatre tags antisémites ont été découverts ces derniers jours sur les murs de la synagogue de Rouen. Une plainte contre X a été déposée ce lundi 6 janvier 2025, et une enquête est ouverte par le parquet.

Sept mois après un incendie criminel, la synagogue de Rouen a une nouvelle fois été attaquée. Quatre tags antisémites ont été découverts ces derniers jours sur le lieu de culte et sur la résidence du rabbin qui se trouve en face de la synagogue, révèle nos confrères de BFMTV.

Des tags antisémites sur les murs

"J'étais atterrée ! Ce sont des lâches, je suis écœurée, c'est lamentable, ces gens n'ont rien compris au passé ! Ce sont des lâches qui se servent du passé pour entacher le présent, et c'est lamentable", lance Natacha Ben Haïm, représentante de la communauté juive à Rouen.

Elle ajoute : "Cette personne s'est faufilée entre les fidèles qui étaient là en pleine fête de Hanoukka et il a dessiné ces tags. Là, on a quand même passé un palier". 

En effet, ces tags ont été découverts lors de l'allumage des lumières lors de la fête de Hanoukka : "Une personne présente nous a dit qu'une croix gammée avait été dessinée sur le mur de l'enceinte de la synagogue. Ils ont fait ça alors qu'une centaine de personnes assistait à la cérémonie et que les forces de l'ordre étaient là", précise Marc Ben Haïm, vice-président de la communauté juive à Rouen.

Lui aussi ressent de l'indignation face à ces actes : "Cela relance le mal-être et la peur pour notre communauté, nos fidèles en voyant des tags comme "Hitler acteur" ou "Des juifs pédophiles violeurs à gazer". Toutes ces choses nous rappellent une certaine période qui a été difficile pour les juifs de France".

Une plainte déposée contre X 

La Communauté juive de Rouen a porté plainte contre X ce lundi 6 janvier 2025 pour "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale".

De son côté, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, nous confie que la ville va également porter plainte. Ce dernier "condamne avec la plus grande fermeté ces tags antisémites qui n'ont leur place ni à Rouen, ni nulle part dans notre République. Je souhaite que leurs lâches auteurs soient rapidement identifiés et sanctionnés par la justice".

Lors d'un micro tendu, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a aussi réagi. Il dit "condamn(er) absolument" ces actes. "Toucher nos compatriotes juifs, c’est toucher la France, c’est ce que nous sommes. Après la Deuxième Guerre mondiale, on a proclamé “plus jamais ça”. Aujourd’hui, on voit une résurgence. On doit la combattre. Je la combats. Et je ne laisse rien passer", a affirmé ce dernier.

Une enquête ouverte par le parquet

En parallèle, une enquête "a été immédiatement ouverte pour dégradation ou détérioration légère d'un bien par inscription, signe ou dessin et provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'éthnie, la nation, la race ou la religion", nous indique le procureur de la République de Rouen Sébastien Gallois.

L'enquête est confiée à la direction interdépartementale de la police nationale du 76.

La synagogue de Rouen avait déjà été visée en mai dernier. Un individu avait mis le feu au bâtiment. L’homme, menaçant selon la police, a été tué sur place. Il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF), "non exécutable", car l'individu "avait engagé un recours devant les juridictions administratives".