Epidémie de Covid-19 en Normandie : "Les prochains jours seront décisifs", selon l'ARS

Alors que 50 patients venus de régions en tension vont être accueillis à part égale dans les hôpitaux de Rouen et Caen, l'ARS fait le point sur l'épidémie en Normandie et observera avec une extrême attention les prochains jours. 

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"Notre région est moins touchée que d'autres. Nous pouvons accueillir de nouveaux patients. C'est normal que nous participions à la solidarité nationale, pour aider nos confrères", explique Christine Gardel, directrice de l'ARS, Agence Régionale de Santé.

Ce sont les SAMU d'Ile-de-France, du Calvados et de Seine-Maritime, qui coordonnent le transfert de ces cinquante patients, qui se répartiront à part égale entre Caen et Rouen. "Nous en accueilleront 30 d'ici vendredi et 20 ce week-end", précise Christine Gardel.

Au CHU de Caen, le professeur Eric Roupie coordonne ces opérations pour le Samu 14. Il est débordé, mais "tout va bien, dit-il d'emblée, nous avons réceptionné à l'aéroport de Carpiquet trois patients d'Ile-de-France, hier. Nous allons en accueillir huit dans les minutes qui viennent."

 


La Normandie a les capacités pour les accueillir. Pour cette crise, 388 lits en réanimation ont été ouverts. Ils sont occupés par des patients atteints du Covid-19 mais aussi par des malades souffrant d'autres pathologies. "Ce lundi 30 mars, nous comptions 147 lits encore disponibles", précise l'ARS.

Ces chiffres englobent à la fois la disponibilité dans les hôpitaux publics et le secteur privé, qui travaillent main dans la main. Le Chu de Caen a par exemple transféré des patients Covid-19 dans les cliniques "Saint-Martin ou au Parc", nous précise-t-on.

Christine Gardel, directrice de l'ARS :

L'engagement des soignants des secteurs publics comme privés est remarquable. Ce travail de partenariat se fait de manière incroyable.

 
 


Et l'épidémie : Plateau ou pic ? Les prochains jours seront décisifs

L'ARS est surtout très attentive en ce moment à l'évolution de l'épidémie en Normandie. Ce jeudi, 566 patients sont hospitalisés dans la région, soit un accroissement de 22% ces trois derniers jours. 

"C'est moins que ce que nous observions lundi, où nous étions sur des taux de 55% d'augmentation (77% entre jeudi et dimanche dernier - NDLR).

On a eu 94 nouveaux prélévements positifs et c'est la première fois que ce chiffre baisse par rapport à la veille. C'est une tendance que nous allons observer avec beaucoup d'attention. C'est peut-être le début d'un plateau.",
espère Christine Gardel.
 

Quinze jours après le confinement, ses effets se font-ils ressentir ? La Normandie pourrait-elle voir un éventuel pic se transformer en plateau, c'est-à-dire une stagnation de la courbe de l'épidémie ? Christine Gardel se montre prudente :


Les prochains jours vont être décisifs et nous donneront la tendance. Soit on amorce le début du plateau, lié au confinement, espérons-le. Soit on a un pic.
 

L'ARS de Normandie constate également ces deux derniers jours le décès de patients plus jeunes "entre 30 et 40 ans. C'est le signe que nous nous sommes dans la deuxième phase des complications de la maladie. Certains pouvaient présenter des signes de diabète, de surcharge pondérale, des problèmes respiratoire ou d’hypertension."

 

Le Dragon 50 engagé sur les opérations de transfert

Pour ces opérations, les trois pilotes et mécaniciens (MOB) de la sécurité civile sont sollicités. Le dragon 50, basé à Donville-les-bains, a été engagé hier soir à Laval.
 


Et les équipes repartent dès aujourd'hui, nous explique Franck Magnier, le chef inter-base pour le quart Nord-Ouest : "Nous avons la capacité de faire trois à quatre rotations. Tout dépend de la régulation parisienne, qui va nous engager. On s'adapte en fonction de leurs besoins. Là nous sommes en lien avec le Samu 94".

Une fois engagées, les équipes de la sécurité civile se rendent soit dans les hôpitaux, ayant un héliport, soit à Orly pour récupérer les patients et l'équipe médicale. "C'est une fois sur place que l'on sait où on doit faire le transfert, pas avant", précise-t-il.  

Ces patients seront-ils comptabilisés dans les études de l'ARS ?

"On suit le parcours des patients. On connaît le nombre de transferts. Il faudra juste soustraire ces cinquante personnes pour continuer à suivre l'évolution de l'épidémie dans la région. Mais c'est vrai, il faudra bien faire attention à faire la distinction.", conclue Christine Gardel.

 





 
La circulation virale est moins intense en Normandie - les chiffres à retenir ce jeudi 2 avril

566 patients sont hospitalisés
69 patients sont décédés depuis le début de l'épidémie à l'Hôpital
Age médian des personnes décédées : 80 ans environ
6
personnes âgées sont décédées dans les Ehpad de Normandie.

Sur 8595 prévélements, 1465 sont positifs = un taux de positivité de 17%, ce qui est inférieur à d'autres régions.
 
 
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