Une enquête de la brigade financière a permis de retrouver l'auteur de plusieurs vols commis au préjudice de nageuses
Les enquêteurs de plusieurs services de la Sûreté départementale de Seine-Maritime ont unis leurs efforts pour identifier et retrouver l'auteur de vols et d'escroquerie.
Carte "sans contact"
Le début de cette affaire pas banale remonte à plusieurs semaines. Dès le début du mois de mars, plusieurs personnes déposent plainte pour l'utilisation frauduleuse de leur carte bancaire. Des achats effectués par le système "sans contact" qui ne nécessite pas l'usage d'un code.A l'hôtel de police de Rouen, la brigade financière débute une enquête et fait rapidement le rapprochement, aidée par l'unité d'analyse et d'exploitation du renseignement, avec d'autres plaintes pour vols d'objets de valeurs.
Des vols à la piscine
Une "synthèse des procédures" a pour conséquence de déterminer que toutes ces victimes de vols ont en commun d'avoir fréquenté les vestiaires de la piscine de Mont-Saint-Aignan, à coté de Rouen.7 plaintes sont alors regroupées et permettent aux enquêteurs de dater les vols : entre fin février et fin mars 2018. Munis d'une réquisition, les policiers récupèrent et visionnent les enregistrements des caméras de surveillance du centre aquatique Eurocéane de Mont-Saint-Aignan. Mais aussi les vidéos des lieux où les achats ont été effectués avec les cartes bancaires volées…
Un suspect identifié
Ce patient et minutieux travail permet finalement d'identifier un suspect. Et le 28 mars il est repéré aux abords du centre aquatique.Un dispositif de surveillance est aussitôt (et rapidement) mis en place à l'intérieur de la piscine, notamment dans les vestiaires. Au bout de près de deux heures d'attente, et après un flagrant délit, le suspect est arrêté à la sortie du centre aquatique Eurocéane.
Il s'agit d'un habitant de Bonsecours (Seine-Maritime) âgé de 42 ans, bien connu (défavorablement) des services de police. Interrogé, il reconnait sa participation aux faits dont on l'accuse et se justifie en expliquant qu'il est "en difficulté financière".
Une technique bien au point
Comment étaient commis les vols ? C'est ce que les policiers ont cherché à savoir et ce que leur a décrit ce "spécialiste des piscines".Une fois en tenue de nageur (maillot de bain et serviette autour du cou) il allait dans les vestiaires et prenait place dans une cabine choisie à un emplacement bien situé pour lui servir de poste de guet.
De l'intérieur de cette cabine (dont les parois en bois sont souvent percées de trous) il observait les allées et venues et attendait qu'une personne mette ses affaires dans un casier. Il ne choisissait que des femmes. Jamais d'homme.
Le voleur arrivait ensuite à repérer le code à 4 chiffres du casier et attendait que la personne parte nager.
Puis il sortait de sa cabine, se dirigeait vers le casier de sa victime, l'ouvrait, prenait tout le contenu et revenait dans sa cabine. Là il faisait le tri, s'emparant des cartes bancaires, des téléphones portables et de l'argent liquide.
Puis il ressortait et replaçait toutes les affaires dans le casier qu'il refermait à l'aide du code.
Remis en liberté
Une perquisition au domicile de cet homme n'a pas permis de retrouver les objets volés. Ni téléphones, ni cartes bancaires. Les policiers ne sont pas (encore) en mesure de fournir une estimation du préjudice.Présenté aux services de la Justice, l'homme a été remis en liberté. Il est convoqué le 4 octobre 2018 au Tribunal correctionnel de Rouen.