Fin des barrières de péage sur l’A13, des automobilistes se sentent piégés : "Au total, ça me coûte 250 euros !"

Depuis le 10 décembre 2024, s’ils ne sont pas équipés d’un badge de télépéage, les usagers de l’A13 ont 72 heures pour régler la note de leur passage sur l’autoroute. Un mois après la conversion en flux libre, certains conducteurs se retrouvent avec des additions très salées.

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« Au total ça me coûte 250 euros ! », s’indigne Juliette. Résidant en Corse, la jeune femme a loué un véhicule de tourisme en fin d’année 2024 pour un week-end en Normandie. Elle n’a pas réalisé que l’autoroute qu’elle empruntait était en flux libre.

« En Corse, il n’y a pas de péage donc je n’ai pas fait attention », indique-t-elle. Absente pendant plusieurs semaines de son domicile, elle découvre à son retour les courriers du loueur et ceux de la Sanef (Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France).

"Je suis dégoûtée"

Paniquée, Juliette paye rapidement la contravention sur le site internet de la Sanef. « J’ai quand même contacté la Sanef après, qui m’a dit que si je n’avais pas payé l’amende ils auraient pu faire un geste, je suis dégoûtée, maintenant c’est trop tard ». La facture s’élève à 200,60 euros + 49,98 euros de frais de dossier de la part du loueur.

Et du côté des loueurs, les dossiers s’empilent. Le 19 juin 2024, l’A14 est passée en flux libre. Au tour de l’A13 le 10 décembre 2024. « C’est un cauchemar, on est à 889 relances depuis juin 2024, on récupère les amendes et on mène l’enquête, témoigne un loueur automobile rouennais. Nous sommes obligés de faire avec mais ça mobilise une personne qui devrait faire autre chose.»

Des badges de télépéage non détectés

Les malentendus sont fréquents et font réagir sur les réseaux sociaux. « Trop bien l’autoroute est en travaux je n’ai pas eu besoin de payer », se trompe une automobiliste, « rien à craindre, j’ai le badge télépéage », se rassure une autre.

Seulement les fameux badges de télépéages ne sont pas systématiquement détectés. C’est ce qui est arrivé à Bénédicte pendant la période de fêtes de fin d’année. « C’était dans le sens Caen-Paris, on n’a pas entendu le deuxième bip, on a trouvé ça bizarre ».

Bénédicte et ses proches ont la présence d’esprit de vérifier son abonnement télépéage qui indique que les trajets peuvent mettre trois à cinq jours avant d’apparaître. Pas pratique quand la note doit être réglée en 72 heures…

C’est seulement en se connectant au site de la Sanef et en renseignant la plaque d’immatriculation de son véhicule que Bénédicte constate qu’elle doit rapidement régler son passage sur l’autoroute sans frais additionnels.

Le badge de télépéage n’a donc pas fonctionné. « C’est à se poser la question si ça vaut le coup de payer l’abonnement s’il faut se connecter à chaque fois pour être sûr », s’interroge l’automobiliste échaudée.

Malgré cette mauvaise expérience, Bénédicte reconnaît le côté pratique du flux libre « ça ne faisait pas l’effet entonnoir qu’on peut avoir d’habitude, explique-t-elle. Moi qui ne suis pas fan de la route, c’est vrai que c’est super pratique ».

Tolérance lors de la première infraction

De son côté, la Sanef, dont dépend la SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie), affirme avoir fait de la prévention et échangé avec les associations de professionnels depuis plus de deux ans et avoir mis les moyens pour informer les usagers.

« Il y a 200 panneaux sur la section concernée en français et en anglais, une quarantaine de calicots, [NDLR bâches posées sur les ponts], plus des bâches géantes sur les anciens auvents ».

La société assure être dans une démarche de compréhension, d’accompagnement. Ainsi, lors d’un premier péage non payé dans les temps, la majoration sera annulée sur un simple appel téléphonique. « On a ouvert un centre de relation client dédié au 09 708 08 709, ouvert du lundi au samedi de 8 heures à 20 heures », garantit la Sanef. Par ailleurs, la société conseille de fixer le badge au pare-brise pour une meilleure détection.

Interrogée sur le délai de 72 heures, souvent jugé trop court par les usagers, ou encore sur le bilan de fréquentation de l’autoroute après passage en flux libre, la Sanef a répondu qu’il était encore trop tôt pour le dire bien que « si on se fit sur l’A14 depuis le mois de juin, le bilan est positif ».

Pour rappel, il existe désormais trois façons de payer l’autoroute A13 et A14 : via l’un des badges de télépéage distribués avec abonnement, en ligne sur sanef.com, ou encore l’un des 10 000 points de paiement physiques répartis dans toute la France, toujours dans les 72h suivant le trajet.

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