La police s'est rendue au hameau des brouettes de Rouen au petit matin ce mardi 23 octobre pour en expulser les migrants et les militants qui occupaient illégalement l'ancienne maison de retraite depuis mai dernier.
Tous les occupants des lieux étaient prévenus de l'imminence de leur expulsion mais c'est au tout petit matin, vers 6h que les forces de police sont arrivées ce mardi 23 octobre rue du Hameau des brouettes à Rouen (Seine-Maritime).
Une petite centaine de migrants et de militants occupaient encore illégalement l'ancienne résidence de La Garenne.
D'après les premiers observateurs, l’opération s'est déroulée dans le calme et la discrétion, derrière un imposant cordon de véhicules de police et des cars.
Deux migrants menottés ont malgré tout été aperçus par des journalistes présents sur les lieux. Pour l'instant, les motifs de leur interpellation sont encore inconnus. Selon Houda Vernet, secrétaire générale adjointe de la préfecture de Seine-Maritime en charge de la politique de la ville, 90 personnes ont été identifiées.
« Un déploiement de forces démesuré par rapport à la situation, alors que tous les gens étaient calmes et volontaires pour faire valoir leurs droits », regrette Florence Capron, porte-parole du collectif la Garenne.
Dans un communiqué, la préfecture a précisé qu’un « dispositif adapté a été mis en place par la direction départementale de la cohésion sociale, et les services du conseil départemental pour procéder à l’évaluation administrative de chaque occupant ». Selon les autorités, "en parallèle, les dispositifs nécessaires d’hébergement sont mobilisés pour accueillir les personnes ayant vocation à l’être. Le cas des familles et des personnes vulnérables est traité en priorité."
Les expulsés sont ensuite montés dans des cars à destination de Rouen et du Havre. D'après les associations, 48 mineurs se trouvaient à l’intérieur mais dans un communiqué, le Département de Seine-Maritime n'en reconnaît que 13. Ces "derniers mineurs non accompagnés présents ce matin sur le site vont maintenant être placés sous la protection du service de l’aide sociale à l’enfance. Ils s’ajoutent aux plus de 4 000 autres (dont 600 mineurs non accompagnés) déjà hébergés et suivis par le Département », précise le communiqué de presse.
A cette occasion, le président du conseil départemental, Pascal Martin a souhaité rappeler par communiqué que «l’intensité des flux migratoires vers la Seine-Maritime pose de réelles difficultés, notamment en termes d’adaptation des structures d’hébergement et de moyens consacrés à l’insertion des jeunes.» Il se range aussi derrière la position d'ensemble des départements de France pour qui, « s’il appartient bien aux Départements d’assumer la protection de l’enfance, il ne leur revient pas de gérer les conséquences de la politique migratoire décidée au niveau européen ».