Le metteur en scène Thomas Jolly, originaire de Rouen, est le directeur artistique des cérémonies d'ouverture et clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Il revient sur cette expérience hors du commun sur le plateau de France 3 Normandie.
La magie des Jeux olympiques de Paris 2024 est aussi passée par les cérémonies d'ouverture et de clôture. Des spectacles audacieux et singuliers, des shows à l'américaine et pourtant très Français que l'on les doit à un Normand : le Rouennais Thomas Jolly.
Pendant deux ans, il a préparé dans le plus grand secret la plus incroyable des cérémonies d'ouverture que les Jeux olympiques aient connu. Une parade pour la première fois hors stade, de 6 km sur la Seine pour 10 500 athlètes, avec des performances de plus de 3 000 chanteurs, de musiciens, de danseurs et de comédiens sur les ponts et toits parisiens.
QUE LE SPECTACLE COMMENCE !
— France tv (@FranceTV) July 26, 2024
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Une cérémonie qui a aussi fait polémique, critiquée par des autorités religieuses et des responsables politiques conservateurs à travers le monde, au point que le metteur en scène a été victime de cyberharcèlement. Une enquête a été ouverte.
Il revient sur cette folle expérience sur le plateau de France 3 Normandie.
France 3 Normandie : comment allez-vous aujourd'hui ?
Thomas Jolly : Je me sens comblé par 15 jours de cette humanité partagée. On vient de vivre pendant ces jeux qui se sont clôturés avec cette cérémonie où les athlètes, les spectateurs, les organisateurs, les volontaires étaient tous rassemblés au Stade de France pour cette grande célébration. Ça n'est pas terminé, il y a les Jeux paralympiques qui arrivent donc on se remet vite au travail.
Vous avez fait le choix audacieux de proposer une cérémonie sur la Seine, un fleuve que vous connaissez bien, est-ce qu'on peut y voir un clin d'œil à la Normandie ?
C'était l'idée de Thierry Reboul le directeur des cérémonies, c'est lui qui m'a choisi comme directeur artistique. À un moment, j'avais même eu l'idée de pourquoi pas, venir répéter la cérémonie à Rouen, puisque la Seine, je la connais depuis Rouen. Mais ce n'est pas la solution qui a été validée.
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Deux ans et demi de travail, des artistes de partout en France, une feuille de route ambitieuse dans un contexte pas forcément évident... Vous avez poussé l'exercice très loin, est-ce que vous êtes fiers de tout ce qu'il s'est passé ces dernières semaines ?
Je suis très heureux parce que je crois qu'il y a une lumière qui a été mise sur chacun et chacune d'entre nous. Bien sûr, il y a la flamme olympique qui a brillé pendant tous ces jeux, elle s'est éteinte dimanche soir. Mais si la vasque s’est éteinte, j'espère que la flamme ne s’éteint pas. La flamme que nous avons reçue, une flamme de considération pour chacun et pour chacune, aussi de partage, ensemble, de ces exploits sportifs.
Ça a démarré avec une cérémonie qui a mis la lumière de manière égale sur la dignité de chacun et de chacune et ça s'est perpétué avec les athlètes, avec la compétition. Nous avons vibré ensemble, nous avons vécu ensemble et j'ai l'impression que nous avons aimé vivre ensemble, et je crois que nous sommes nombreux à bien vouloir vivre ensemble. Seulement des fois, on est moins bruyant et depuis 15 jours, je crois que c'est ça qui s'exprime et ça me remplit de joie. Cette ferveur, il ne faut pas qu'elle s'éteigne, c'est notre responsabilité à chacun, à chacune.
Cette envie de partage, de ferveur, c'est une liberté de création. Est-ce que vous avez été contraint à cause du protocole, notamment sur cérémonie de clôture ?
Chaque cérémonie est différente. Il y a eu la Seine pour l'ouverture, le Stade de France pour la fermeture, il y aura la place de la Concorde et les Champs Élysées pour l'ouverture des paralympiques. Effectivement, la cérémonie de clôture contient beaucoup d'éléments de protocole que je n'ai pas souhaité intégrer à la démarche artistique par respect. Par exemple, les athlètes ont reçu leur médaille, je ne me voyais pas l'intégrer dans un spectacle, c'était leur moment, le moment qu'ils doivent célébrer.
Ça reste une cérémonie, un peu comme celle des Césars, des Oscars... c'est le moment de dire merci et de prendre le temps, donc forcément le rythme est différent. Mais dès la cérémonie d'ouverture paralympique, on repart sur d'autres choses.
La fête continue avec les cérémonies des paralympiques, où d'ailleurs un autre Normand, Alexis Hanquinquant, sera porte-drapeau. Quelques indiscrétions sur le déroulé de ces nouvelles cérémonies ?
J'ai la même ambition que la cérémonie d'ouverture des JO puisqu'elle se fera au cœur de Paris sur l'avenue des champs Élysées, le couloir d'entrée des héros et héroïnes qui vont nous faire rêver et vibrer. Puis le spectacle se déroulera sur la place de la Concorde, sur la plus grande place de Paris.
Une cérémonie qui mettra en valeur tous les corps, parce que tous les corps sont beaux ! Je vous donne rendez-vous le 28 août.