C'est le directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques, qui débuteront ce vendredi 26 juillet. Quatre heures de show, du "jamais vu" annonce l'organisation française. Thomas Jolly a grandi à Rouen, avant d'apprendre le théâtre à Caen. Retour sur son parcours extraordinaire... et normand, raconté par ses pairs.
On peut le dire, Thomas Jolly est une personne qui inspire la confiance. Depuis deux ans, il prépare dans le plus grand secret la plus incroyable des cérémonies d'ouvertures que les Jeux Olympiques aient connu. Une parade pour la première fois hors stade, de 6 km sur la Seine pour 10 500 athlètes, avec des performances de plus de 3 000 chanteurs, de musiciens, de danseurs et de comédiens sur les ponts et toits parisiens. Le tout, sans rien révéler au grand public.
"Normalement, plus une première approche, plus j'angoisse. Là, c'est l'impatience qui prime. Peut-être que c'est de l'inconscience mais c'est mon état d'esprit.", soulignait le Rouennais de naissance il y a quelques mois.
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PORTRAIT. Thomas Jolly, le metteur en scène normand de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques raconté par ses pairs
Reportage : Pauline Latrouitte, Bertrand Goulet
Documentation : Juliette Pierens, Marc Michel-Dherissart
Montage : Sophie Le Béon
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©France Télévisions
Un regard différent
Thomas Jolly a toujours surpris par son esprit exalté. De ses années sur les bancs de la fac de théâtre à l'université de Caen, sa professeure Sophie Lucet retient surtout son regard.
Il a tout le temps les yeux en mouvement, il observe tout. Lorsqu'un groupe est constitué par exemple, il regarde comment il fonctionne et ensuite il trouve la solution. C'est un guide.
Sophie Lucet, ancienne professeure d'études théâtrales de Thomas Jolly
Un guide fidèle qui fonde avec ses amis de la fac, "la piccola familia", entendez par là, la petite famille promise à un grand destin avec Henri VI, une épopée de 18 heures soutenue par le théâtre de Cherbourg qui triomphe partout en France et pour laquelle il est couronné d'un Molière.
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Des succès singuliers
Quatre ans plus tard, il s'empare de la Cour d'honneur d'Avignon en incarnant un véritable monstre dans Thyeste de Sénèque. De la tragédie à l'opéra rock Starmania, Thomas Jolly aime casser les codes et c'est ce qui fait sa singularité.
Moi ce que je trouve fort, c'est sa détermination intérieure, l'absence de doute. Le fait qu'à un moment donné, les défis qui lui incombent et dont ils s'emparent, eh bien ça semble évident qu'il va les conquérir.
Olivier Lopez, metteur en scène et directeur de la Cité Théâtre
Et si cette confiance ne tenait qu'à un simple costume lié à son enfance ? "Il m'a dit que quand il était petit, sa grand-mère lui avait confectionné un costume qu'elle avait appelé habit de lumière. Il pense que c'est ce vêtement qui a créé son destin. Elle était aussi sûre que lui que sa voie était toute tracée dans ce milieu, qu'il allait accomplir des choses incroyables.", souligne Sophie Lucet.
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Lui qui a toujours gardé son âme d'enfant semble infatigable, à se demander déjà quel sera son prochain défi après ses parades olympiques qui seront scrutées dans le monde entier par plus d'un milliard de téléspectateurs.