Le metteur en scène et comédien rouennais s'est largement distingué lors de la 34e cérémonie des Molières, le 24 avril, remportant deux statuettes : le Molière de la création visuelle et sonore et le Molière du spectacle musical. Carton plein pour un Starmania 2.0, qui passera par le Zénith de Rouen du 1er au 4 juin, puis du 12 au 16 juin prochains.
Jackpot pour Starmania... Et pour son metteur en scène. A 41 ans, Thomas Jolly est la coqueluche du théâtre français - récemment choisi comme directeur artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024. C'est aussi un enfant du pays : né à Rouen, il a fait ses études à Caen et reviendra prochainement dévoiler, au Zénith de Rouen le fruit de plusieurs années de travail autour de cet opéra-rock légendaire.
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Il y a beaucoup de monde derrière ce Molière, beaucoup de gens formidables et de métiers formidables. Ce sont eux qui rendent les spectacles magiques, beaux, plus grands, plus forts, plus vibrants.
Thomas Jolly34e cérémonie des Molières
France 3 Normandie : Vous avez reçu non pas un, mais deux Molières... Comment avez-vous réagi ?
Thomas Jolly : C'est une double joie. Il y avait un double espoir, et il a été comblé. Je suis d'autant plus heureux que ce sont deux trophées qui récompensent l'ensemble des équipes : personne n'était nommé de manière isolée. Si effectivement il y a un metteur en scène à la barre, il y a évidemment, derrière, beaucoup de travailleurs. Alors symboliquement, c'est beau.
Votre spectacle devait être initialement joué en 2020... Et a été ajourné, Covid oblige. Vous aviez hâte de rencontrer votre public ?
Nous voyions sur les réseaux sociaux les fans de première heure s'impatienter, se poser des questions. Comme pour toutes les créations qui ont été reportées, j'ai ressenti un grand dépit. Mais assez rapidement, j'ai trouvé une vertu, du temps qui a permis à l'équipe de sortir des sentiers battus, de peaufiner la distribution hors des réseaux de casting habituels, de prendre soin de cette création. Pendant trois années, nous étions sans cesse au travail. Quand le spectacle a été abouti, l'attente était si grande, et le travail si poussé, que les retrouvailles ont été d'autant plus émouvantes.
Comment le public a-t-il réagi ?
C'est l'une des plus grosses surprises que j'ai eues avec Starmania. Je savais que le spectacle avait déjà été vu... Mais je n'avais pas mesuré à quel point cette oeuvre était appropriée de manière intime. Starmania appartient au populaire, au peuple. C'est une oeuvre qui raconte pour chacun, chacune, un morceau de leur histoire. Elle est reliée intimement aux spectateurs. Dans la salle, l'émotion était palpable très fort, tout de suite.
Le confinement a été une source d'inspiration, de renouveau, de challenge. Un moyen de réfléchir autrement sur les moyens d'être ensemble.
Thomas Jollyà France 3 Normandie
Vous avez passé le confinement en Normandie ? Comment l'avez-vous vécu ?
Non. Je venais d'être nommé à Angers [directeur du centre Le Quai, ndlr]. J'ai été directeur d'un théâtre fermé, mais je suis passé dans les interstices, pendant cette période, pour continuer à proposer une relation avec l'art. Nous avions besoin de nous réaccorder les uns aux autres à travers l'art. Pour moi, le confinement a été une source d'inspiration, de renouveau, de challenge. Un moyen de réfléchir autrement sur les moyens d'être ensemble.
Vous sentez-vous Normand ?
Je reviens en Normandie régulièrement, mes parents y habitent toujours. Je suis attaché à Rouen car cette ville m'a vu grandir. C'est aussi celle qui m'a mis le pied à l'étrier du théâtre... Starmania y arrive dans peu de temps. Je viendrai avec la troupe dans ma ville !
Comment envisagez-vous ce retour à Rouen justement, et cette représentation de Starmania ?
J'ai évidemment hâte. A chaque fois que je mets un pied à Rouen, c'est toujours un peu particulier. Dans la salle, il y a des gens qui ont suivi mon parcours depuis le début... Et puis, c'est toujours émouvant de retrouver l'endroit d'où l'on vient, et les gens qui ont accompagné mes premiers pas artistiques. Mes premières représentations [l'artiste a commencé le théâtre en 1993, à l'âge de 11 ans, ndlr], c'était à Gaillon, à Pont-Audemer et à Neufchâtel-en-Braye.
Starmania au Zénith de Rouen :
Du 1er au 4 juin : complet
Du 12 au 16 juin : lien de la billetterie
