Journée mondiale du recyclage : près de Rouen, l'association Solidarité Textiles ouvre ses portes au public

Découvrir le processus de recyclage des textiles, c'est ce qu'a proposé l'association Solidarité Textiles samedi 18 mars 2023. Une journée porte ouverte organisée dans ses locaux au Houlme, près de Rouen, en Seine-Maritime. L'occasion de sensibiliser à l'importance de ce geste écologique alors que l'industrie textile est le troisième secteur le plus polluant au monde.

En cette journée mondiale du recyclage, samedi 18 mars 2023, l'association Solidarité Textiles a décidé d'ouvrir au public les portes de son centre de tri, situé au Houlme, au nord de Rouen, en Seine-Maritime. 

Dans ce grand hangar, les employés trient les dons récoltés par l'association. Sur les 1 500 tonnes de vêtements collectés chaque année, 95% sont recyclés et 5% sont incinérés car non exploitables. Une partie est réemployée pour l'habillement. Ainsi, ceux en très bon état sont à retrouver dans la boutique rouennaise et sur le site Frip&co.

Ceux qui présentent quelques défauts sont vendus au kilo une fois par mois directement au centre de tri. Et le reste est envoyé à des grossistes pour de l'export. Les vêtements en trop mauvais état sont, quant à eux, envoyés dans d'autres usines où ils sont transformés en chiffons ou en isolant par exemple. 

Un chantier d'insertion qui emploie 40 personnes

L'objectif de cette porte ouverte est de "faire connaître la valorisation et le recyclage des textiles usagers, encore trop méconnus", explique Nicolas Piou, le directeur de l'association créée en 1995. "Cela représente un potentiel en faveur de la planète, de la réduction des déchets et en termes d'insertion professionnelle", énumère-t-il. 

Chantier d'insertion, Solidarité Textiles a pour mission de permettre le retour à l'emploi de personnes en situation de chômage de longue durée. Actuellement, l'association emploie 40 personnes, comme Djéninabou Bah, qui travaille dans ce centre de tri depuis un an. 

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Djéninabou Bah, opératrice de tri chez Solidarité Textiles depuis un an. ©Stéphanie Letournel

"On a envie de montrer tout le travail qu'il y a en amont parce que, chaque jour, nous trions ici environ deux tonnes de vêtements et de chaussures usagées. La raison d'être de Solidarité Textiles est de créer des emplois et de donner du travail à des personnes qui souhaitent revenir dans le monde du travail", appuie Nicolas Piou. 

100 milliards de vêtements vendus chaque année dans le monde

L'industrie textile est le troisième secteur le plus polluant au monde, selon un rapport de l'Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Elle émet 4 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an et utilise d'importantes quantités d'eau douce. Et si les tendances actuelles de consommation se poursuivent, le secteur pourrait émettre 26% des émissions globales de gaz à effet de serre en 2050. 

Un kilo de chaussures ou de textiles collecté, c'est 25 kilos de gaz à effet de serre en moins.

Nicolas Piou, directeur de l'association Solidarités Textiles

Au total, 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde, soit 10 kilos d'habits par personne et par an, une production qui a doublé entre 2000 et 2014. Et la demande devrait continuer de croître. 

Dans un contexte d'urgence climatique et face aux conséquences de la fast fashion, l'association veut donc sensibiliser à l'importance du recyclage des vêtements, un geste écologique et économique. "On dit souvent qu'un kilo de chaussures ou de textiles collecté, c'est 25 kilos de gaz à effet de serre en moins", précise Nicolas Piou. 

Face à Vinted, Emmaüs perd des dons de qualité

De son côté, Emmaüs mène en ce moment une campagne de communication intitulée "Donne-le plutôt à Emmaüs" pour inciter les Français à donner leurs vêtements qu'ils ne portent plus à l'association plutôt que de les vendre sur les plateformes comme Vinted ou Leboncoin.

Emmaüs dénonce une perte importante des dons de qualité. "Nous ne pouvons plus vendre que 40% de ce que nous collectons, contre 60% il y a 20 ans : ce sont donc plus de 64 000 tonnes, soit 64 millions de kilos d’objets et de vêtements en bon état que nous ne collectons plus !", avertit l'association.

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