Ils ont fui la répression en Guinée Conakry pour la France. Ces mineurs isolés racontent les épreuves qu'ils ont traversé ou traversent encore, alors que la loi asile-immigration décriée du gouvernement est débattue en ce moment au Sénat.
Ils s'appellent Salimou, Souleymane ou encore Alphaamadou. Ces adolescents guinéens ont quitté leur pays, pour espérer trouver la liberté et le respect des droits de l'homme en Europe. Leur périple, leur arrivée en France, la bataille pour obtenir le statut de mineur isolé, sont autant d'épreuves.
Lorsqu'on vous trouve [en Libye], on vous maltraite. On vous met en prison alors que vous n'avez rien fait.
raconte Salimou. Le jeune homme ne pensait pas qu'en fuyant la Guinée, il trouverait tant de violences sur son chemin vers l'Europe. Aujourd'hui, il est pris en charge en France car il a été reconnu comme mineur isolé étranger. Alphaamadou, lui, n'a pas pu obtenir ce statut. Il n'a nul part où dormir quand l'accueil de jour de Médecins du Monde ferme ses portes. L'adolescent pensait trouver de l'aide en France.
Leur récit recueilli par Myriam Libert et Stéphane L'hôte :On dit que la France c'est le pays des droits de l'homme mais je ne pensais pas qu'un jeune comme moi dormirait à la rue.
Le projet de loi asile-immigration en débat au Sénat
Les débats sur le projet de loi asile-immigration débutent au Sénat. La majorité de droite entend durcir le texte. Il "ne comprend aucune
mesure significative ni sur l'éloignement des immigrants irréguliers, ni sur l'intégrationde l'immigration régulière, ni sur la lutte contre le communautarisme", a accusé le président de la commission des lois, Philippe Bas (LR).
L'atmosphère est particulièrement tendue en ce moment autour des questions d'accueil des migrants. Les associations sont vent debout depuis la semaine d'errance de l'Aquarius, ce navire humanitaire avec 630 migrants refusé par l'Italie et qui a fini par trouver refuge à Valence (Espagne)
Arborant des pancartes "centres de rétention = prisons" et "Morts en Méditerranée vous assumez", un collectif de bénévoles a manifesté devant le Palais du Luxembourg
pour protester contre le projet de loi.
De son côté, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) s'est dite "profondément choquée" par les traitements des migrants à la frontière
franco-italienne, "où la République bafoue les droits fondamentaux".
Le Sénat doit voter sur l'ensemble du texte le 26 juin, après examen de près de 600 amendements. Une commission mixte paritaire tentera ensuite de trouver une version commune aux deux chambres.