L'ancien gendarme qui avait blessé trois Gilets Jaunes en 2019 lors d'une manifestation, ne sera fixé sur son sort qu'en mars 2023

Il attendait la décision de son jugement en appel ce lundi 20 février, il devra patienter jusqu'au 10 mars prochain. L'automobiliste qui avait percuté et blessé avec sa voiture trois Gilets Jaunes lors d'une manifestation en février 2019, avait écopé en première instance de 4 mois de prison avec sursis, et de la suspension de son permis de conduire pendant 6 mois. L'homme, un ancien gendarme, avait contesté sa peine.

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Il pensait connaitre enfin la décision du tribunal correctionnel de Rouen ce lundi 20 février, mais la cour d'appel en a décidé autrement. L'automobiliste jugé en deuxième instance pour blessures involontaires contre trois Gilets jaunes, ne connaitra son sort que le 10 mars prochain.

Pour rappel, les images de ce samedi 16 février 2019, prises sur l'avenue du Mont-Riboudet à Rouen lors d'une manifestation de Gilets Jaunes, avaient heurté par leur violence.
Depuis plusieurs semaines, des milliers de personnes manifestent chaque week-end un peu partout en France. Rouen fait partie des places fortes de la contestation.
Ce jour là, le cortège est entrain de se disperser sur l'avenue du Mont-Riboudet, piétons et automobilistes se partagent la voie.

Bastien, un gendarme d'une trentaine d'années qui n'est pas en fonction ce jour là, tente de se frayer un chemin avec son automobile, à bord de laquelle circulent sa compagne et leur bébé de 6 semaines. Encerclée par la foule, sa voiture reçoit des coups de pieds. L'automobiliste sort alors de son véhicule, paniqué selon lui, agacé et agressif selon les manifestants. "Monte dans ta bagnole, barre toi, ça va mal finir pour toi !". Les échanges se corsent, et l'homme prend peur. "J'ai eu peur, j'ai cru que j'allais être passé à tabac" confiera t-il.

"Le bébé était assis dans son siège bébé à l'arrière de la voiture, et au dessus de lui il y avait un toit en verre et les manifestants tapaient sur le toit, à tel point qu'ils l'ont fissuré. Le toit pouvait tomber sur la tête du bébé, c'était une situation de danger absolu", commente Maître Laurent-Franck Liénard, l'avocat du prévenu.

L'automobiliste remonte dans son véhicule et repart précipitamment. Il renverse alors trois manifestants, causant des blessures qui leur vaudront plusieurs semaines d'incapacité de temps de travail. Jusqu'à six mois pour l'un d'entre eux.

Lors de son premier procès le 8 décembre 2020, l'automobiliste, qui entre temps a quitté la gendarmerie, avait présenté ses excuses, mais il sera condamné pour blessures involontaires à 4 mois de prison avec sursis, et à une suspension de son permis de conduire pendant 6 mois. 
Il avait donc fait appel de cette décision. Le deuxième procès s'est tenu à Rouen le 21 novembre 2022. Son avocat a demandé la relaxe, au nom de l'état de nécessité, c'est à dire commettre une infraction pénale en raison d'un motif plus important, en l'occurrence sauver sa peau. 

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