La cathédrale de Rouen, une histoire marquée par de nombreux incendies

Ce jeudi 11 juillet, un feu s’est déclaré sur la flèche de Notre-Dame de Rouen en fin de matinée. Rapidement circonscrit, cet incendie est le dernier d’une longue série.

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Construite à partir du début du XIe siècle pour sa partie romane, consacrée en 1063, la cathédrale de Rouen est ensuite modifiée par l’archevêque Hugues d’Amiens pour épouser les caractéristiques de l’architecture gothique.

C’est ainsi qu’à partir de 1145 s’élèvent la tour Saint-Romain puis les premières travées gothiques. Mais en 1200, un premier incendie touche l’édifice religieux.

La nuit de Pâques 1200

Durant la nuit de Pâques 1200, un important incendie détruit le quartier et une grande partie de l’édifice roman. La toute récente tour Saint-Romain est épargnée par les flammes. Ce feu accélère la transition de Notre-Dame vers le gothique. Pour la reconstruire, le roi Jean sans Terre offre une somme d’argent importante, si bien qu’en à peine quatre ans la nef est presque achevée.

1514, le clocher détruit en tout juste une heure

Pour une raison inexpliquée, le feu prend vers huit heures du matin, la flèche centrale de Notre-Dame de Rouen s’embrase.

Le plomb fondu tombe en pluie et empêche toute intervention. En tout juste une heure, le clocher est totalement embrasé et tombe sur les voûtes du chœur qui se rompent. Les combles partent en fumée. Bien que des braises volent jusqu’à Saint-Ouen, la ville est épargnée. Il faut attendre 1544 pour que la flèche reprenne place et culmine à 135 mètres.

1822, frappée par la foudre

14 septembre 1822, dans la soirée, l’orage menace à Rouen. Vers 5h du matin, la foudre frappe la flèche de la cathédrale de Rouen. Le feu prend à la base. La flèche faite de bois et recouverte de plomb finit par s’abattre sur une tour du portail sud. Les flammes détruisent les charpentes du clocher puis la totalité des grands combles. Seules les voûtes résistent.

Un incendie sur lequel revenait Jacques Tanguy en 2019 dans ce reportage signé François Pesquet et Stéphane L’Hôte.

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Au lendemain de l'incendie qui avait détruit Notre-Dame de Paris, François Pesquet et Stéphane L'Hôte interrogeait l'historien local Jacques Tanguy sur la Cathédrale de Rouen - sujet de 2019 ©FTV

Il faut attendre près de 50 ans pour que l’idée de l’architecte Jean-Antoine Alavoine puisse voir le jour. Après l’incendie de 1822, il propose d’utiliser la fonte, plus légère que la pierre, moins combustible que le bois. Mais la matière très moderne à l’époque choque et le projet audacieux peine à s’imposer. Lors de son inauguration en 1876, cette prouesse permet à la cathédrale de Rouen de devenir le monument le plus haut du monde, culminant à 151 mètres… avant d’être détrôné par la Tour Eiffel.

Notre-Dame des sept torpilles

La cathédrale est défigurée à deux reprises durant la Seconde Guerre mondiale. Le 9 juin 1940, les Allemands entrent dans la ville de Rouen, Un combat de chars déclenche un incendie entre Notre-Dame et les quais. Les flammes embrasent l’échafaudage de bois installé autour de la tour de Beurre. Les combles, les charpentes et les toitures sud sont détruites. La reconstruction est réalisée par l’entreprise Lanfry. Elle s’achève à la fin de l’année 1941.

Le 19 avril 1944, les Alliés cette fois bombardent la ville en préparation du débarquement du 6 juin. L’aviation anglaise veut détruire la gare de triage près de Sotteville-lès-Rouen. Mais la RAF déborde de son objectif. Les bombes tombent à plusieurs kilomètres de leur cible. Dans la nuit du 18 au 19 avril 1944, le centre-ville de Rouen est touché : sept torpilles tombent sur la cathédrale et la dévastent. C'est là que lui vient le surnom de Notre-Dame des sept torpilles. Quelques semaines plus tard, débute la semaine sanglante.

À lire : La semaine rouge à Rouen, un préambule sanglant au débarquement

Du 30 mai au 5 juin 1944, Rouen et sa périphérie sont bombardées. La ville s'embrase le 1ᵉʳ juin. La tour Saint-Romain est atteinte. Attisé par le vent, le feu gagne le reste de l’édifice : la charpente, la toiture, les cloches du beffroi s’effondrent tout comme les combles de la partie nord et ceux de la nef. Les lances des pompiers sont trop courtes. La population se relaie avec des seaux d’eau pour tenter d’éteindre le feu qui a atteint la base de la flèche. Dans la nuit, le vent s’apaise, l’incendie peut être circonscrit.

Un épisode sur lequel le documentaire  « Des cathédrales ressuscitées » réalisé par Jules Leloup revient à partir de 10 minutes 56. La vidéo est accessible vers ce lien Facebook sur le site de l'émission "Le Jour du Seigneur".

En juin 1944, Notre-Dame de Rouen ressemble à une carcasse vide calcinée. Une nouvelle fois, la reconstruction est confiée à l’entreprise Lanfry. La cathédrale est rendue au culte en 1956.

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