Le Kindarena dans le viseur de la chambre régionale des comptes : "Les indicateurs sont complètement faussés"

La chambre régionale des comptes Normandie a publié un long rapport examinant la gestion des équipements de la Métropole Rouen Normandie pour la période 2019-2022. Dans son viseur figure notamment le Kindarena. En quatre ans, la fréquentation du palais des sports a en effet chuté de près de 40%.

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Des tribunes pleines, 6 000 spectateurs soit la jauge maximale dans la grande salle du Kindarena : c'était cet été, lors du match de l'équipe de France pour se préparer aux Jeux olympiques. Des images valorisantes pour le palais des sports de Rouen. Sans décrire de situation alarmante, la chambre régionale des comptes a pourtant épinglé sa gestion, ciblant la période 2019-2022.

Regardez ce compte rendu par V. Arnould et P. Léonard :

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Le Kindarena épinglé par la chambre régionale des comptes ©France 3 Normandie

Moins de fréquentation et moins de places payantes

Inauguré en septembre 2012, le Kindarena a coûté, selon la métropole, près de 65 millions d'euros. Un budget colossal pour un bâtiment d'une surface de 14 000 mètres carrés, devenu l'un des plus grands palais des sports de France en termes de capacité d'accueil et de services proposés. Pourtant, sa fréquentation a baissé de 38% en quatre ans, passant de 112 000 spectateurs en 2018 à moins de 70 000 en 2022.

Une chute que pointe la chambre régionale des comptes, ajoutant que "le nombre de spectateurs payants a été divisé par deux" (41 951 en 2018 contre 20 964 en 2022).

Par ailleurs, le nombre d'événements sportifs organisés est passé de 104 par an (moyenne 2016-2018) à 61 (2020-2022), une baisse expliquée par le Covid, mais également par le changement de gestion du site, exploité par une régie spécifique depuis 2019 (également gestionnaire du stade Robert Diochon et, ultérieurement, de la piscine de l'île Lacroix et de la patinoire olympique Nathalie Péchalat).

Un rapport réalisé "en pleine crise Covid" : "Tout a été un encéphalogramme plat"

Vice-président en charge des sports à la Métropole Rouen Normandie et président du conseil d’administration de la régie, David Lamiray ne s'alarme pas des conclusions du rapport de la chambre régionale des comptes. Et pour cause : "Le rapport a été fait sur la période la plus compliquée que l'on ait eue à vivre en France, de manière générale et encore plus dans le sport", assure-t-il.

"Post-Covid, on a eu des matchs et événements qui se sont tenus à huis clos, des entreprises qui n'ont pas organisé de séminaires... Tout a été un encéphalogramme plat pendant cette période."

Au moment où le contrôle a eu lieu, bien évidemment que le Kindarena était sous-utilisé. Ce qui serait intéressant, c'est d'avoir un rapport qui ne se déroule pas pendant la période du Covid et de l'après-Covid, parce qu'évidemment, tous les indicateurs ont été complètement faussés.

David Lamiray

à France 3 Normandie

"À cela, on rajoute les résultats du basket", souligne David Lamiray. "En 2021-2022, le Rouen Métropole Basket termine dernier de Pro B. Quand une équipe perd, il y a beaucoup moins d'affluence dans les gradins. En 2022-2023, l'équipe évolue en Nationale 1, ça faisait des dizaines d'années qu'elle n'était pas descendue à ce niveau... Aujourd'hui, on a repris une activité normale et le Kindarena tourne bien."

Concernant le nombre de places payantes plus faible, là encore, David Lamiray conteste, rappelant un contexte délicat : "Sur la période 2020-2021, les championnats se sont déroulés dans des salles vides. Le peu de personnes présentes était les dirigeants des équipes, qui ne payaient pas leurs places. On a fait beaucoup d'opérations pour permettre aux enfants de venir, notamment le mercredi après-midi. Sinon, tous ceux qui rentrent au Kindarena payent leur place."

"Le Kindarena fonctionne plein pot"

Aujourd'hui, David Lamiray l'affirme, "le Kindarena fonctionne plein pot". "On accueille le Rouen Métropole Basket, avec ses rencontres, ses entraînements une à deux fois par jour et son centre de formation. On a aussi le SPO Rouen Tennis de table, vice-champion de France, qui remplit la salle à chaque match. On a l'équipe de handball en Nationale 1, à la fois féminine et masculine, l'équipe Rouen Bihorel Métropole Basket... Et à ça, on est venu rajouter une grande salle d'athlétisation ouverte à l'ensemble des clubs subventionnés par la métropole, soit 52 équipes !"

Ce qui serait intéressant, c'est d'avoir le rapport d'activité 2024-2025. On est sur une activité normale, le sport a repris sa place en France et on le voit. On se rendra alors compte que le Kindarena marche vraiment, vraiment bien.

David Lamiray

Et quid de la sous-utilisation de la grande salle, dotée de 6 000 places ? Un élément du passé, relève David Lamiray, mais une jauge indispensable pour tenir les objectifs du Palais des Sports. "Aujourd'hui, la salle se remplit très bien. L'équipe de France de basket ne serait jamais venue préparer les Jeux olympiques et s'entraîner pendant une semaine ici si l'on n'avait pas eu cette jauge. On a le WTA 250 de tennis féminin, le Perche Elite tour, l'équipe de France de handball... Ils ne viendraient pas au Kindarena sans cette jauge."

Malgré tout, le Kindarena pose de nouveaux défis de gestion, liés justement, pour le vice-président de la métropole, à une activité particulièrement dense. "Quand vous voyez un match de basket, et que trois jours après, vous voyez un match de tennis, ça demande une intendance très lourde. On adapte la salle à tous les événements d'un jour sur l'autre", décrit-il.

Concluant : "Il va falloir qu'on réorganise l'ensemble des équipes au vu de l'activité qui aujourd'hui connaît un pic. Le Kindarena ne cesse de vivre à l'intérieur !"

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