A 27 ans Moufid Taleb se prépare activement pour sa traversée du Groenland en solitaire. Ce développeur en application numérique s'est entraîné en Norvège et en Suéde mais aussi dans sa forêt à Saint-Etienne du Rouvray près de Rouen.
Sa fascination pour les paysages polaires et les conditions extrêmes lui vient de romans d'aventures qu'il a lus étant enfant. Ils ont nourri son imagination. Ils lui ont donné l'envie d'aller voir le monde et comme il a toujours fait beaucoup de sport, il aime se tester et découvrir ses limites.
Un récit sur le Svalbard (un archipel de la Norège) m'a particulièrement marqué. Il décrivait un endroit extraordinaire, à la fois terrible et magnifique. C'est là que je suis tombé amoureux des régions polaires. Alors dès que j'ai pu le découvrir par moi-même, je l'ai fait
Et attendant d'aller arpenter le Groenland. Moufid Taleb se prépare. Il courre et fait du vélo 5 fois par semaine. Dans sa forêt normande il s'entraîne avec les moyens du bord, en tractant trois pneus de camion.
Cela permet de simuler une luge beaucoup plus lourde mais qui est faite pour glisser sur la glace. Je travaille l'endurance car ce n'est pas quelque chose qu'on fait une demi-heure, mais plutôt des heures et des heures. Ça me permet aussi de travailler la puissance musculaire et les articulations. Une préparation comme ça nécessite au moins un an de travail.
Il a déjà également étrenné ses skis et sa pulka, la luge de survie qui transporte son matériel dans l'archipel du Svalbard en Norvège puis en Suède.
Une préparation intense pour une exploration difficile
Moufid taleb traversa le Groenland d'Est en Ouest sur 600 kilomètres en solitaire et sans assistance avec des températures ressenties pouvant descendre à -60°C. Il faudra avancer coute que coute au gré des tempêtes où souffle le vent Piteral, et ses pointes à 300 km/h. Il espère réaliser sa traversée en 35 jours.
Avec cette exploration au Groenland, j'essaie d'éveiller les consciences. Ce monde vaut la peine qu'on se batte pour lui. Je veux montrer qu'il est magnifique et que l'on gagne tous, même individuellement, à s'y reconnecter.
Reportage de F. Bollez, O. Journiat, B. Stéfani, R. Sevestre
Moufid Taleb aurait dû partir pour le Groenland début avril mais le contexte sanitaire l'a contraint de repousser l'aventure d'un an.