Dans le cadre de leur camp d'été, les Jeunes Écologistes ont organisé un "Seveso Tour". Près de 70 militants de toute la France se sont rendus à vélo devant les sites industriels à haut risque de l'agglomération rouennaise. Une manière d'alerter les autorités pour éviter un autre "Lubrizol".
Une trentaine de jeunes à vélo en pleine zone industrielle...L'image n'est pas courante. Ce convoi de militants écologistes n'est pas venu faire du tourisme mais plutôt en apprendre davantage sur les sites industriels implantés dans l'agglomération rouennaise.
Ils font tous partie du mouvement des Jeunes Écologistes, en camp d'été pendant 3 jours à Rouen avec au programme un "Seveso Tour". Au départ du centre du Petit-Quevilly, le groupe prend la direction des bords de Seine, pour se retrouver en quelques coups de pédales au pied de sites Seveso seuil haut. La balade a été marquée par des arrêts devant Boréalis, Rubis Terminal ou encore Lubrizol.
Une jeunesse venue se former
Marie, 23 ans est membre de la délégation de Lorraine. Elle participe à cet atelier pour se former sur un sujet qu'elle connaît peu : "je me rends compte qu'il y a énormément de sites industriels qui polluent très près des villes, c'est inquiétant. Même le bétail a proximité risque d'être touché par la pollution, et c'est ce qu'on consomme donc c'est préoccupant", poursuit la jeune femme.
Première étape devant Rubis Terminal. Le site classé Seveso seuil haut abrite une plateforme de stockage de produits pétroliers. C'est Christophe Holleville, secrétaire de l'Union des victimes de Lubrizol qui les accompagne pour quelques explications : "On a appris que ce terminal ne respectait pas les normes de sécurité. La préfecture de la Seine-Maritime leur a donné quelques mois pour se mettre à la page".
Imed Tabachi, membre de la délégation Normandie des Jeunes Ecologistes est à l'origine de cette initiative. Pour lui, la sécurité industrielle n'est pas une question suffisamment traitée par les autorités "on veut forcer la préfecture, l'Etat à agir de manière plus sécuritaire mais surtout avec plus de transparence car s'il y a un problème un jour, ça peut toucher tout le département".
On n'écoute pas assez la jeunesse et ça produit des dérives comme l'abstention
Jonas Cardoso - Membre des Jeunes Ecologistes, délégation d'Alsace
Le militant souhaite aussi montrer la mobilisation de la jeunesse : "les pouvoirs publics ont peur de la jeunesse, mais nous on veut un avenir plus viable. On veut sensibiliser aussi nos aînés sur ces questions et faire en sorte qu'il y ait moins de risques et plus de sécurité" poursuit le jeune écologiste.
Jonas Cardoso participe lui aussi à ce camp d'été rouennais. Cet étudiant parisien est aussi convaincu de la force de la voix des jeunes : "la jeunesse est délaissée par la politique. Il faut réinvestir tous les champs de pouvoir pour que les jeunes soient mieux traités. Et il faut que tous ceux qui subissent certaines politiques soient mieux représentés, mieux concernés" ajoute le jeune homme originaire d'Alsace.
Un arrêt à Lubrizol
Après quelques kilomètres à pédaler, le groupe s'arrête devant Lubrizol, site emblématique de l'agglomération rouennaise. Jonas Cardoso ne cache pas son anxiété de passer tout près du site :"je comprends que les habitants soient inquiets d'avoir ça sous leurs yeux tous les jours, de voir les panneaux, les messages. C'est anxiogène".
Christophe Holleville, membre des victimes de Lubrizol en profite pour rappeller que 4 ans après l'énorme incendie du 26 septembre 2019, le procés n'a toujours pas commencé.