Législatives 2024. "Honte", "trahison", "démission", les élus de la droite normande fustigent l'accord LR/RN de Ciotti

Deux jours après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale, la recomposition de l'échiquier politique s'accélère. Eric Ciotti, le président du parti Les Républicains, a annoncé vouloir s'allier avec le Rassemblement National pour les élections législatives anticipées de juin 2024.

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Séisme politique à droite. Après plus de 50 ans de séparation claire entre la droite républicaine et l'extrême droite française, Eric Ciotti, le président des Républicains, a annoncé avoir établi un accord électoral avec le Rassemblement National de Marine Le Pen.

Eric Ciotti s'attire les foudres de la droite normande

Les réactions à l'annonce du chef des LR ne sont pas faites attendre. La présidente des LR dans le département du Calvados, Sophie Gaugain a dénoncé "une trahison", "une décision personnelle et politicienne". Elle demande la démission de M. Ciotti.

Le maire de Caen (Calvados), Joël Bruneau a également regretté cette alliance sur X considérant que M. Ciotti ne pouvait plus faire partie de sa famille politique.

Pascal Allizard, lui aussi élu dans le Calvados comme sénateur depuis 2014, s'indigne de l'annonce du chef de son parti. "L'heure est grave, il y a des lignes rouges et il cherche à nous les faire franchir. L'UMP, devenue LR, n'a pas été créée pour arriver à un accord avec le RN", rappelle M. Allizard.

Et d'ajouter : "On représente 7,2%, ce n'est peut-être pas beaucoup, mais je trouve beaucoup plus intéressant de rester sur nos bases de valeurs et reconstruire plutôt que d'aller se diluer dans un parti qu'on a toujours combattu et qui représente les idées d'extrême droite".

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"C'est pas mes valeurs", le sénateur Pascal Allizard rejette avec force l'accord LR/RN annoncé par Eric Ciotti ©France Télévisions

Même son de cloche chez son collègue sénateur de la Manche, Philippe Bas. L'élu au palais du Luxembourg rappelle l'histoire de la droite républicaine dans un Tweet publié sur X.

Au niveau régional, le président Hervé Morin, président du parti de centre-droit (Les Centistes), s'est lui aussi indigné de l'annonce de l'alliance LR/RN : "Entre l'éventuel échec et le déshonneur, pour moi le choix est simple : celui de la dignité et du respect de mes valeurs ! Il ne peut plus y avoir aucune discussion pour les législatives entre ma famille politique et Eric Ciotti".

La déflagration politique a aussi résonné dans l'Eure. Le maire LR d'Evreux, Guy Lefranc, également président de la fédération de son département, a publié un communiqué de presse fustigeant l'accord entre son parti et le Rassemblement National. "Je me désolidarise totalement des propos du président des Républicains [...] fidèle à mes convictions ni Macron, ni Le Pen, j'annonce que je quitterai la présidence de la fédération de l'Eure si Eric Ciotti reste président des Républicains."

Dans l'Orne, où deux circonscriptions sur trois sont tenues par des élus LR, Véronique Louwagie, Jérôme Nury, députés sortants, appellent à la démission d’Eric Ciotti.

Le Président des Républicains Eric Ciotti a franchi la ligne rouge. Nous avons toujours été fidèles à notre famille politique, sans pour autant en partager toutes les orientations. Mais cette fois, il nous est totalement impossible de suivre cette position qui nous éloigne des valeurs de la droite et du centre que nous avons toujours portées avec sincérité.

Fédération LR de l'Orne

Pas RN en face des LR

Au micro de Marie-Sophie Laccarau dans le JT de 13H de TF1, le patron des LR a révélé avoir conclu avec l'extrême droite "un accord qui concernera tout le territoire national". L'objectif pour M. Ciotti, sauver les 61 sièges des députés LR élus en 2022. "Nous sommes trop faibles pour nous opposer", a notamment justifié le chef des Républicains.

Selon les premiers termes de l'accord détaillés par Eric Ciotti, les candidats LR n'affronteront pas de candidat RN lors des élections législatives. Une première dans l'histoire de la droite française.

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