Ce 9 janvier, dans Dimanche en politique, Jean-Philippe Leroy, médecin au CHU de Rouen, Philippe Gosselin, député de la Manche et Agnès Firmin Le Bodo, députée de Seine-Maritime échangeront sur les propos du président de la République et sur l’instauration du pass vaccinal.
Alors qu’Emmanuel Macron a déclaré dans les colonnes du Parisien, le 4 janvier, "j’ai envie d’emmerder les non-vaccinés", ses propos continuent de faire débat sur le plateau de France 3 Normandie.
"On est d’accord pour dire que la formule n’est pas adéquate mais par contre, sur le fond, il a raison", estime le Docteur Jean-Philippe Leroy, référent vaccination à l’agence régionale de santé.
La Normandie est la deuxième région française la plus vaccinée. 93,7% de sa population âgée de plus de 12 ans a reçu au moins une injection. Aujourd'hui, 917 personnes sont hospitalisées pour covid et 115 patients sont en réanimation.
Alors qu’il voit chaque jour ses collègues du Centre hospitalier de Rouen se battre pour sauver des vies, Jean-Philippe Leroy ne mâche pas ses mots : "Je condamne certaines attitudes, il faut quand même se dire que les personnes qui sont non vaccinées sont responsables d’une transmission beaucoup plus intense, d’une consommation de soins et de disponibilités médicales et hospitalières plus importantes que les autres… Leur manière de faire les choses et d’appréhender le problème est très personnelle et égoïste par rapport à ceux qui les entourent."
Une formule qui fait réagir
Dans l'émission Dimanche en politique, diffusée ce 9 janvier, Agnès Firmin Le Bodo, députée de Seine-Maritime du parti Horizons (le parti lancé par Edouard Philippe cet automne), a également réagi aux propos du président de la République : "Il a eu l’habitude d’utiliser des formules et des mots chocs pour un président, mais on voit très bien là où il a voulu en venir face à cette déferlante qui dure depuis 2 ans et qui provoque une lassitude de la population qui est réelle." La députée évoque aussi les files d’attentes devant sa pharmacie du Havre avec parfois des comportements agressifs.
Philippe Gosselin, député (LR) de la Manche et soutien de Valérie Pécresse, pense quant à lui que les non-vaccinés font porter sur la société une responsabilité très forte mais tient à nuancer :
Il y a des anti-vaccins qui sont purs et durs mais il y a aussi, on en voit autour de soi, des gens qui ne vont pas bien dans leur tête, qui hésitent à se faire vacciner et je crois que ces gens-là qui sont dans le doute, en disant qu’on veut les emmerder, on ne leur rend pas service. Elle est très fragile notre société et elle n’a pas besoin de cela.
Philippe GosselinDéputé (LR) de la Manche
La question des personnes non-vaccinées alimentera sûrement les débats au Sénat. Cette semaine, les élus de la haute assemblée devront, à leur tour, se prononcer sur l’adoption du projet de loi vaccinal, dont l’instauration est normalement prévu pour le 15 janvier.
Faut-il faire payer les soins aux non-vaccinés ?
La proposition faite par Sébastien Huyghe, député (LR) du Nord, n’a pas été retenue dans le projet de loi sur le pass vaccinal mais a créé un débat dans le pays.
Selon Philippe Gosselin, infliger une sanction financière aux personnes qui ne seraient pas vaccinées est impossible à mettre en place : "C’est pas un débat qu’on peut avoir dans un pays comme le nôtre. Est-ce qu’on va faire payer ceux qui boivent ? Est-ce qu’on doit faire payer ceux qui fument ? Non, ça n’est pas possible. Le serment d’Hippocrate, c’est de soigner sans distinction, il n’est pas question de faire un tri. Le président de la République l’a dit et cette fois, je suis d’accord avec lui."