Une réunion exceptionnelle du comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail a permis d'évoquer la santé des policiers intervenus aux abords immédiats de l'usine Lubrizol dans les premières heures du 26 septembre 2019
Les deux principales organisations syndicales de police de Seine-Maritime, UNITE SGP POLICE et Alliance Police Nationale étaient reçues à Rouen ce mercredi après-midi (9 octobre 2019) à la préfecture de région de Normandie pour la tenue d'un CHSCT exceptionnel en présence du préfet ayant pour but de "répondre aux questions qui restent en suspens quant aux conditions dans lesquelles sont intervenus les policiers lors de l'incendie de l'usine Lubrizol."
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Dans un communiqué publié avant cette réunion, UNITE SGP Police dénonçait les conditions d'intervention :
Pas de tenue adaptée à ce genre d’accident grave, pas de dotation individuelle ou collective de masques de protection pour protéger nos collègues des risques potentiels
► Mise à jour de cet article le 11 octobre 2019 :
Dans un communiqué publié deux jours après la réunion en préfecture, la direction départementale de la sécurité publique de Seine-Maritime réagit aux propos tenus par les représentants syndicaux et précise plusieurs points.
Parmi eux : le suivi médical des policiers qui étaient aux abords de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol. "Ce suivi médical a été immédiatement mis en place et il est assuré par les médecins de prévention de l'administration". Toujours selon la DDSP 76, "89 consultations individuelles de policiers (Rouennais et Havrais) ont déjà été effectuées à ce jour avec, selon les cas, des examens complémentaires en fonction de l'exposition et 215 rendez-vous sont encore programmés".
Quant aux conditions d'intervention la DDSP 76 déclare que le "protocole d'intervention des policiers sur le site SEVESO, le plan particulier d'intervention (PPI) a été mis en œuvre le 26 septembre sur les instructions du directeur départemental par l'ensemble des policiers intervenants, de manière concourante aux sapeurs-pompiers, et ce conformément aux actions prévues."
Quant à la polémique sur le matériel de protection (polémique soulevée par le Canard Enchaîné), la DDSP 76 répond que "des équipements de type NRBC sont en dotation dans les commissariats de Seine-Maritime mais n'ont pas été déployés au regard de l'évaluation de la situation."
Des avancées
A la sortie de cette réunion, à 16h30, Karim Bennacer, secrétaire départemental Alliance Police, expliquait avoir alerté, avec ses collègues de l'autre syndicat présent, le préfet sur les cas des policiers qui ont été en contact avec les dégagements de fumées et de produits irritants. Il a été demandé qu'ils fassent, comme les pompiers présents ce jour-là l'objet d'un suivi médical personnalisé. Le nettoyage des véhicules et des locaux restant par ailleurs à faire.
Le préfet, toujours selon Karim Bennacer, a été très attentif à la demande de dotation d'équipements de protection dans les commissariats situés près des sites SEVESO. Autre demande : celle portant, au minimum, sur la formation aux risques chimiques des policiers susceptibles d'intervenir sur des incendies ou accidents industriels.
UNITE SGP POLICE a demandé des formations au risque NRBC (Nucléaire Radiologique Biologique Chimique) pour tous les personnels actifs, administratifs, techniques et scientifiques.