Maltraitance animale : après 18 jours enfermé sans soin, un chien va être euthanasié

Depuis le 28 juillet 2023, un jeune chien était enfermé seul et sans soin, dans une pièce d'un appartement de Grand-Quevilly (76). Alertée par les voisins et le bailleur, une vétérinaire est intervenue mardi 15 août. Mais l'état de l'animal ne laisse d'autre choix que l'euthanasie. Un nouvel exemple de maltraitance animale alors que les chiffres de ces violences ne cessent d'augmenter.

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Une issue dramatique. Après trois semaines d'aboiements et de mauvais traitements, un jeune chien de race staff, enfermé seul et sans soin dans un appartement de Grand Quevilly en Seine-Maritime, a été secouru par une vétérinaire. Malheureusement, l'intervention est allée de paire avec une annonce : celle de l'euthanasie de l'animal d'un an et demi, décrit comme "malade et mordeur".

Une situation que déplore le voisinage, mobilisé depuis plusieurs semaines.

Début août, plusieurs habitantes de l'immeuble avaient signalé les hurlements du jeune chien, et sollicité l'aide de Quevilly Habitat, gestionnaire du bâtiment. Le bailleur avait alors pris contact avec la locataire du logement qui expliquait avoir enfermé l'animal suite à une morsure.

Une explosion des violences à l'égard des "gros chiens"

Il y a moins de deux mois, un jeune chien avait également été victime de graves sévices à Serquigny, dans l'Eure. L'animal avait été retrouvé dans un fossé, mutilé : une lame de couteau profonde de sept centimètres lui avait été plantée entre les deux yeux, et ses coussinets étaient brûlés. Il avait été traîné sur la route par une voiture.

Il s'agissait là encore d'un chien de race molossoïde.

À la Fondation Brigitte Bardot, le constat est sans appel.

On est très sollicités pour des sauvetages d'animaux "molossoïdes", type staff ou bergers malinois. Cela concerne 70 à 80% des signalements par les forces de l'ordre lorsqu'ils saisissent des animaux victimes de maltraitance. Il y a quelques années, c'était à peine 10 à 20%.

Christophe Marie, directeur adjoint de la Fondation Brigitte Bardot

Pour Christophe Marie, "c'est d'autant plus terrible car ensuite ces animaux occupent des places en refuge mais ils sont difficilement plaçables dans de nouvelles familles. Cela participe à un phénomène de saturation de ces refuges."

30% d'actes de maltraitance animale

Négligence ou cruauté, en France, les actes de maltraitance envers les animaux se multiplient. D'après un rapport du Ministère de l'Intérieur, les atteintes envers les animaux domestiques ont augmenté de 30% entre 2016 et 2022.

Ces actes peuvent prendre plusieurs formes : l'abandon, des atteintes involontaires à la vie ou l'intégrité de l'animal, mais également des sévices graves et des mauvais traitements. Ces deux derniers cas représentent à eux seuls près de 70% des maltraitances.

Les animaux les plus visés par ces actes de malveillance sont les chiens (46%) suivis des chats (24%).

En Normandie, l'Orne et l'Eure sont des départements particulièrement touchés. 

Renforcement de la réglementation

Les maltraitances envers un animal qu'il soit domestique ou sauvage sont punies par le code pénal.

La loi relative à la protection animale ratifiée en octobre 2021 renforce les sanctions pénales. 

Toute personne commettant un acte de cruauté envers un animal s'expose à une peine pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 45 000€ d'amende. Une condamnation alourdie si l'acte est commis par le propriétaire de l'animal : il s'agira cette fois d'une peine maximale de 4 ans de prison et 60 000 euros d'amende. Enfin, si les sévices ont causé la mort de l'animal, cette fois la peine peut aller jusqu'à 5 ans de prison et 75 000€ d'amende.

Pour signaler un cas de violence animale dont vous seriez témoin, vous pouvez contacter les forces de l'ordre, les services vétérinaires de la Direction départementale de la protection des populations, ou une association de protection animale.

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