Mobilisation contre la retraite à 64 ans : ce que disent les femmes qui manifestent

Travailleuses, mères et parfois aussi aidantes. Les femmes de tout âge étaient nombreuses à battre le pavé ce 31 janvier à Rouen. Pour elles, travailler jusqu'à 64 ans est une forme de "double peine".

 Salariées du notariat, assistantes maternelles, enseignantes, magasinières. Les femmes étaient beaucoup plus nombreuses que d'habitude dans cette mobilisation contre la réforme des retraites. Certaines n'avaient jamais manifesté.

Virginie, assistante maternelle

Virginie a 48 ans, elle a manifesté avec un gilet rose et une petite poupée sur sa poitrine. Elle a besoin de force pour porter les enfants qu'elle a en charge. 

Elle estime qu'elle ne pourra pas partir à la retraite avant 67 ans, à cause de la réforme. 

"J'ai quelques trous dans mon parcours, j'ai pris un congé parental, je suis partie en Angleterre en tant qu'étudiante. J'ai commencé à travailler vraiment à 25 ans, évidemment ça m'inquiète."

"Une poussette avec trois enfants, c'est 45 kg à pousser"

Virginie, assistante maternelle

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Virginie, assistante maternelle : "Trois enfants dans une poussette, c'est 45 kilos à pousser" ©E. Partouche/ S. Gérain/ France Télévisions

Valérie, magasinière technique, dans un laboratoire pharmaceutique

Mère de deux enfants, Valérie a 55 ans. Elle travaille depuis l'âge de 18 ans. Elle est magasinière de production et précise qu'elle doit porter des charges lourdes.  

L'âge de la retraite, repoussé à 64 ans, s'ajoute, explique-t-elle aux inégalités de salaire entre les hommes et les femmes dans son entreprise. 

"Ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'on doit prendre une double peine. Il y a une différence de salaire de l'ordre de 400 à 500 € "

"J'ai pris un temps partiel à 80 % à mon deuxième enfant, mais je vais le payer"  

Valérie, magasinière technique

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"J'ai pris un 80% de temps de travail à mon 2e enfant, je vais le payer" ©E. Partouche/ S. Gérain/ France Télévisions

Dans la manifestation qui a réuni à Rouen 22 000 personnes (selon la CGT), 13.000 selon la Police, d'autres femmes ont voulu que leur voix porte jusqu'à l'Assemblée Nationale. 

Cécile, 34 ans, est éducatrice spécialisée dans un centre de demandeurs d'asile.

Elle explique "Je n'ai pas une pénibilité de travail physique. Il y a une charge mentale à prendre en considération. Quand je reviens chez moi le soir, je dois me vider des histoires que je prends en charge. Je partirai à la retraite plus tard que 64 ans, peut-être à 67 ans"

 

Quelle sera la suite du mouvement ? Une intersyndicale doit se réunir dans les prochaines heures au siège de Force Ouvrière pour en décider. 

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