Mort d’Elizabeth II : « C’est une immense perte. Elle était notre chef d’Etat, notre reine, notre mère »

Au lendemain de la mort de la reine d’Angleterre, français et britanniques évoquent une souveraine d’exception, une femme réservée, symbole d’unité, qui a régné pendant 70 ans.

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La pluie ne les a pas arrêtés. Ce matin, des vétérans britanniques se sont rendus au cimetière militaire de Bayeux pour rendre hommage à la reine Elizabeth II.  

L’emplacement a été donné à perpétuité par la France au Royaume-Uni en reconnaissance des sacrifices faits par l’empire britannique pour défendre puis libérer l’Hexagone lors de la Seconde Guerre mondiale. Le lieu accueille 4144 tombes de soldats du Commonwealth. 

Têtes baissées, les vétérans respectent une minute de silence. « Je suis très ému » explique l’un d’eux. « C’est une immense perte en tant que nation. Elle était notre chef d’Etat, notre reine, notre mère. La reine était toujours là quand les politiques empruntaient de mauvais chemins ».

 Dans les allées du cimetière, quelques touristes anglais. « C’est une journée très spéciale » confie une femme. « On a l’impression que la pluie pleure avec nous ».

« Elizabeth II a été la reine tout au long de ma vie »

Même émotion à Dieppe.  Daniel et Linda Kilborne s’apprêtent à embarquer sur le ferry qui les ramène en Angleterre. Comme beaucoup, ils ont appris la nouvelle hier soir par les médias un peu avant 20 heures.

« Nous étions dans notre hôtel » raconte Daniel. « Ca a été un choc. Il y a quelques jours seulement elle accueillait la première ministre et aujourd’hui, elle est morte. Tout le monde aime la reine en Angleterre. C’est une personne spéciale pour nous. Je ne sais pas quelle sera la suite car nous sommes tellement habitués à la reine Elisabeth. »

Près de l'embarcadère, Karen Rylance confie elle aussi être triste et sous le choc.

La reine était âgée mais tout est allé si vite. Elizabeth II a été la reine tout au long de ma vie.  C’était une belle personne. Bien sûr, la vie quotidienne ne va pas changer pour nous. Elle ne nous gouvernait pas, nous avons des ministres pour ça. Mais les symboles officiels, la monnaie… tout cela va évoluer dans les prochains jours.

Karen Rylance, citoyenne anglaise

France 3 Normandie

Un symbole d’unité

Côté français, l’attachement n’est pas aussi intense mais dans les rues du centre ville de Rouen, la nouvelle ne laisse pas indifférent. « Moi, j’avais de la sympathie pour elle » annonce une passante, qui se souvient des nombreuses visites de la reine en Normandie.  « Elle avait sa place et c’était une femme sage. Elle réfléchissait avant de faire les choses. Elle était royale dans sa prestance tout en étant empathique et respectueuse vis-à-vis des gens ».

Au-delà du choc, certains rouennais évoquent la personnalité de celle qui a régné pendant 70 ans sur l’Angleterre. « Sa mort est un événement. Je pense que cela va changer le monde. La reine Elizabeth est une personne qui fédérait autour d’elle. Même si elle était sur la réserve, on sentait son opinion. C’est une lumière qui vient de s’éteindre » évoque une autre dame.

 

Rue aux juifs, à côté du palais de justice de Rouen, la gérante d’un magasin de thés se souvient avoir ressenti l’attachement des Anglais à la reine. Elle qui a fait des études d’anglais et a longtemps séjourné outre-Manche : « Elizabeth II est pour les britanniques un symbole d’unité.  La ferveur populaire autour de la reine est réelle. D’un côté, les Anglais sont loufoques et en même temps, ils sont très attachés à la famille royale. Sa mort est une triste nouvelle ».  

« J’ai eu la chance de lui servir le thé »

Il est un français qui connaît bien cet attachement à la famille royale. Christophe Cann est installé à Londres depuis 25 ans. Il exerce le métier de majordome et a même servi plusieurs fois la reine. « La première fois » se souvient-il, « c’était en 1999 à l’occasion de l’inauguration d’un bâtiment de la capitale. J’ai eu la chance de lui servir le thé. Nous avons échangé un court regard et un sourire. Mais  nous n’avons pas échangé car le protocole prévoit que seule la reine peut engager la conversation si elle le souhaite. Mais je me souviens qu’elle m’a remercié pour le thé. C’était assez impressionnant pour moi.  Etre dans ce contexte exceptionnel un an seulement après mon installation reste un souvenir très marquant. C’était beaucoup d’émotion et d’adrénaline. »

Si Christophe Cann n’est pas devenu monarchiste, il évoque « le respect ressenti pour la souveraine, pour sa personnalité, son parcours et sa fidélité au peuple britannique. »

 Charles III, l’avenir 

Désormais, les regards se tournent vers le prince Charles devenu depuis hier Charles III, roi d’Angleterre. A l’évocation de son nom, les réactions divergent. A Dieppe, Karen Rylance est perplexe. Sans plus de commentaire, elle lance « attendons et voyons ce que ça donne ».

Daniel Kilborne lui reconnaît des qualités. « Il a fait de bonnes choses pour le climat, pour les jeunes. Mais c’est difficile pour lui d’avoir été un roi en attente pendant la majeure partie de sa vie. Il pourrait être un bon souverain. Sa mère l’a entraîné. Et puis, il lui ressemble beaucoup plus qu’on ne croit. Je ne pense pas que ça créera de tensions politiques. Elizabeth était réservée. On ne savait jamais ce qu’elle pensait. Une chose est sûre avec le roi Charles III, ce sera sans doute différent de ce point de vue ».

Pour Christophe Cann, l’anglais d’adoption, « il va être très intéressant de suivre comment le roi Charles III va réussir ou non à maintenir la cohésion. Le principe de la royauté est la continuité. Il y aura peut-être une forme d’adaptation à l’époque, quelques changements mais il serait assez étonnant de voir des changements radicaux »

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