Mort d'Elizabeth II : on vous explique pourquoi elle était duchesse de Normandie

La Reine Elizabeth II s'est éteinte le jeudi 8 septembre 2022. La monarque qui régnait depuis plus de 70 ans sur le trône britannique était aussi duchesse de Normandie.

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Le plus long règne de l'Histoire sur le trône britannique. Une Reine qui veillait sur 130 millions de sujets, répartis en 16 pays. Mais Elizabeth II qui s'est éteinte ce jeudi 8 septembre à l'âge de 96 ans laisse aussi un vide pour de nombreux normands... Elle était aussi duchesse de Normandie pendant plus de 70 ans 

A Jersey, dans un des nombreux couloirs de l'Assemblée, un portrait de la reine est accroché, mais sans sa couronne. Depuis Guillaume le Conquérant, Elizabeth II porte le nom de duchesse de Normandie. "Our duke"... voilà comment les habitants des Etats de Jersey, Guernesey, Aurigny et Seigneurie de Sercq la surnommaient depuis son couronnement le 2 juin 1953 à l'abbaye de Westminster, à Londres. Les îles Anglo-normandes font partie de la Normandie mais elles sont toujours sous couronne britannique et sont donc gouvernées par les rois et reines d'Angleterre.

Duchesse ou duc ?

Elizabeth était en réalité « Duc de Normandie », au masculin. Une règle grammaticale qui s’applique en Anglais comme en Français. En effet, elle était surnommée « Duke of Normandy » et pas « Duchess ».
L’explication est simple, dans la hiérarchie des appellations royales « Duke », « Duc » est plus fort que « Duchess » et rien ne peut être plus fort qu’un monarque, donc il ou elle, peut importe le sexe, doit demeurer le plus fort, d’où cette appellation qui reste masculine. Et si elle était « Duke of Normandy », elle était en revanche « Duchess of Edimbourgh » donc « Duchesse d’Edimbourgh », pourquoi et bien parce qu’elle était l’épouse du Duc, le Prince Philipp qui est décédé l’an dernier. L’étrange genre de ce titre de « Duc de Normandie » pour une femme, en tout cas cessera avec Charles III. La royauté redevient masculine.

Une Reine attachée à la Normandie


Elizabeth II connaissait bien la région. Faut-il rappeler ses innombrables visites lors des commémorations du Débarquement ? Sans oublier les haras. La reine est une "fan" d'équitation depuis son plus jeune âge, et une cavalière émérite.

Les visites officielles pour la mémoire

Elle est la dernière visite royale d’Elizabeth II en France : celle des 70 ans du débarquement en Normandie, sur la plage d’Ouistreham, le 6 juin 2014. À l’époque, Barack Obama, Vladimir Poutine, François Hollande étaient présents. Elle était alors la seule cheffe d’Etat à avoir connu la guerre.

Bien avant encore, en 1984, elle participe aux commémorations avec Ronald Reagan et François Mitterrand à Utah Beach et à Arromanches aux côtés des vétérans britanniques. En 1994 elle est à Omaha Beach où elle se recueille aux côtés de Bill Clinton et en 2004 elle retourne à Arromanches avec Jacques Chirac, Georges Bush et Vladimir Poutine.

Autre visite pour la mémoire. En 1972, elle se rend à Rouen et traverse la ville jusqu’à la Place du Vieux-Marché pour un hommage à Jeanne d’Arc et visite le cimetière britannique de Saint-Sever. L’un des plus grands de la Guerre 1914-1918.

Les visites privées de la reine

Pour la reine d’Angleterre, la Normandie recélait aussi un trésor : les chevaux , son intime passion. En 1967, elle fait une visite privée des Haras normands. Pendant trois jours elle prend ses quartiers dans le château de Sassy, entre Argentan et Alençon. Elle sillonne la campagne ornaise et visite notamment le Haras du Pin. Vingt ans plus tard en 1987, la passionnée d’équitation et d’élevage revient aux côtés des purs sang. Elle répond à l’invitation de l’entraîneur Alec Head, propriétaire du Haras du Quesnay.

Un lien fort, historique et affectif avec la Normandie. Et les Normands lui rendent bien. Au mémorial britannique de Ver-sur-Mer, dans le Calvados, une allée d’arbres va être offerte : 70 arbres locaux, pour les 70 ans de règne de la reine y seront plantés à l’automne prochain. 

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