Chiffres clés, enjeux, programme des candidats. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur les élections municipales 2020 à Rouen, en seine-maritime.
Aux dernières élections municipales en 2014, Yvon Robert, tête de liste socialiste, avait été élu à la mairie de Rouen avec 46,81% des voix au second tour. Mais à 70 ans, il a choisi de ne pas se représenter.
Dans un contexte local tendu et impacté par la catastrophe de l'incendie de Lubrizol, pas moins de 10 listes seront donc présentes pour le premier tour et le scrutin s'annonce plus que serré.
Les premières tendances
Selon notre sondage exclusif Ipsos pour France 3 Normandie et France Bleu Normandie, la liste “Réenchantons Rouen”, conduite par Jean-Michel Bérégovoy (EELV), arrive en tête du premier tour le 15 mars prochain avec 24% d’intentions de votes.
Il est suivi de près par Nicolas Mayer-Rossignol - soutenu par le maire socialiste sortant - avec 22%.
La liste conduite par Jean-Louis Louvel, soutenue notamment par La République en Marche et Les Républicains, arrive en troisième position de notre sondage avec 19% d’intentions de vote au premier tour.
Rouen en chiffres
En 2016, avec 110 117 habitants recensés, Rouen est la seconde ville de Seine-Maritime, derrière Le Havre, avec un taux de chomage supérieur à celui du pays : 9.1% contre 8.6%.
Le revenu médian annuel des Rouennais s'élève à 19 044 euros , ce qui équivaut à 1587 euros par mois.
Ce chiffre est inférieur au revenu médian national annuel (19.785 euros), soit 1.772 euros par mois.
La circulation et les moyens de transports y représente un des sujets majeurs qui préoccuppent les rouennais pour se rendre sur leur lieu de travail.
Il sont ainsi 48.4% à s'y déplacer en voiture contre 26.7% à emprunter les transports en commun. Ils sont aussi 18% à préférer la marche à pied. Mais le vélo, en hausse, y occupe mainenant 4.1% des déplacements urbains.
Quels enjeux pour les municipales ?
A Rouen, plus qu'ailleurs, l'environnement s'est invité dans la campagne et les programmes. La catastrophe de l'incendie de Lubrizol fin septembre 2019 en a quasimment fait un des thèmes principaux.
Comment allier écologie et économie dans une ville et une métropole jusqu'ici marquée par une forte industrialisation ?
Pour les 10 listes en présence, les priorités s'imposent et se ressemblent presque, comme par exemple les propositions des 4 candidats qui font la course en tête dans les sondages.
Si Nicolas Mayer Rossignol, tête de la liste Fiers de Rouen, veut ainsi transformer Rouen en captitale européenne écologique avec notamment un arbre par habitant, Jean-Michel Bérégovoy, tête de la liste EELV Réenchantons Rouen, revendique la primeur en la matière et prône une écologie en acte avec une revégétalisation de certains ponts et des transports en commun progressivements gratuits.
Jean-Louis Louvel, tête de la liste Rouen Autrement, veut lui aussi mettre l'accent sur les problématiques environnementales de la ville pour en faire une capitale européenne verte en 2030.
Mais l'autre priorité affichée tourne autour de la sécurité. Plusieurs candidats en ont fait leur cheval de bataille comme Jean Francois Bures, tête de la liste Au coeur de Rouen , ou Guillaume Pennelle qui se présente pour la deuxième fois à ce scrutin sous la bannière du Rassemblement National.
Au centre de leur proposition, une augmentation voire un doublement des effectifs de la police municipale.
Qui sont les dix candidat(e)s ?
Jean-Louis Louvel, entrepreneur, est connu sur Rouen depuis des années pour ses affaires florissantes. Surnommé "le roi de la palette", il a fondé la société PGS avant de racheter le quotidien Paris Normandie.
Nouveau venu en politique, il se présente à la tête de Rouen Autrement, une liste plurielle, soutenue par LREM, Les Centristes et Les Républicains.
Il souhaite "redynamiser Rouen économiquement et défend la réalisation du contournement est".
Jean-Michel Bérégovoy, adjoint municipal à Rouen, est le préféré des sondages. Professeur des écoles dans le quartier des sapins, il brigue à 52 ans la mairie pour la deuxième fois.
A la tête de la liste EELV "Réenchantons Rouen", il revendique la primeure des propositions environnementales sur les quartiers rouennais.
Il souhaite entre autre "végétaliser le pont Boeldieu et promouvoir la gratuite progressive et partielle des transports en commun".
Farouchement opposé au contournement Est, il veut aussi tirer les leçons de la catastophe de Lubrizol et transformer le futur éco quartier Flaubert en plateforme pour la TCAR.
Nicolas Mayer-Rossignol est l'ancien président socialiste de l'ex région Haute Normandie. Bien connu des rouennais, il se présente sans mettre en avant son appartenance politique à la tête de la liste Fiers de Rouen.
Il souhaite un "coeur de métropole écologique, créatif et à dimension humaine" avec une gratuité des transports publics le samedi.
Il est aussi le seul candidat à briguer ouvertement la présidence de la Métropole dont Rouen doit être "la ville centre".
Jean-François Bures est le Vice-Président du Département de Seine-Maritime en charge du Développement Économique, de l’emploi et du tourisme. Il est aussi le secrétaire départemental adjoint des Républicains en seine-maritime.
Pourtant, ce n'est pas lui que sa famille politique a choisi se soutenir, mais son rival Jean-Louis Louvel.
Qu'importe, il a choisi de partir seul à la tête de sa propre liste Au coeur de Rouen et se bat pour plus de sécurité dans sa ville où son implantation locale est bien ancrée.
"Le rayonnement de Rouen est au cœur de son engagement."
Marine Caron est la seule femme à briguer la mairie de Rouen pour ce scrutin 2020. Pour cette jeune rouennaise pur jus, l'engagement politique est une passion. Elle a été élue pour la première fois en 2015, sous les couleurs de l’UDI, conseillère départementale avec Jean-François Bures sur le canton de Rouen-1. Cette fois, elle se présente seule à la tête d'une liste Divers Centre Ensemble pour Rouen, "visage de la diversité de la ville", et souhaite par exemple que "le futur siège des 3 ports de l'axe seine doit être à Rouen."
Guillaume Pennelle, professeur d'histoire dans l'enseignement privé, se présente à la mairie de Rouen pour la deuxième fois sous la bannière du Rassemblement National. Conseiller régional, il est aussi un des piliers de son parti au niveau local.
Ses priorités pour Rouen s'orientent clairement sur plus de sécurité et de propreté au quotidien.
"Pour notamment aider les personnes âgées, il propose la création d’une conciergerie municipale à Rouen pour aider, conseiller, apporter des solutions concrètes aux problèmes du quotidien."
Marc Fouilloux, un enseignant de 51 ans, se présente à la tête d'une liste estampillée Nouveau Parti Anticapitaliste: Nos vies, pas leurs profits, Rouen en Lutte.
Cette liste est composée d’un tiers de personnes encartées NPA, de syndicalistes et de militants de divers horizons : défense des droits des femmes, du logement, de la santé, de l’éducation, de la jeunesse, des transports publics gratuits, de la lutte contre le racisme, l’homophobie…
« Nous luttons au quotidien à l’échelle locale, nationale et internationale, pour un monde meilleur, débarrassée de la misère, de l’exploitation et de l’oppression du capitalisme », explique le NPA.
La moyenne d’âge de la liste est de 51 ans.
Frédéric PODGUSZER, mécanicien, se présente sous la bannière de Lutte Ouvrière. Il conduit une liste de gauche pour "faire entendre le camp des travailleurs" au sein de la ville de Rouen.
Lionel Descamps présente une liste de gauche sous les couleurs de la France Insoumise " Rouen, notre commune" .
"Parce qu'une ville ne se gère pas comme une entreprise, il est nécessaire de donner une autre dimension à la parole citoyenne. C'est la démarche que la liste Rouen, Notre Commune souhaite mettre en place pour l'avenir de la ville."
Pierre Alexandre Guesdon présente une liste pour le Parti Animaliste "Rouen Animaliste"
Une réponse politique pour améliorer la condition animale, notamment dans les centres villes.